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Farman Goliath - Toussus/Kenley (GB) |
Ce n’est pas un effet du hasard si le centenaire de
l’aviation civile succède au centenaire de la fin de la grande guerre de
1914-1918.
L'idée de naviguer ou de s'élever dans les airs est aussi ancienne
que l'humanité.
L’intérêt et la curiosité suscités par les premiers avions
en 1905 et les perfectionnements techniques ainsi que les performances des
appareils au fil des ans, ont contribué à faire naître l’aviation. L’avion
était alors essentiellement utilisé dans le domaine de l’aéronautique
militaire.
C’est à partir de 1919 qu’un début d’organisation de l’aviation
civile prend forme en France, date à laquelle sont créés les Etablissements de
l’Aéronautique, le Service Technique de l’Aéronautique, le Service des
Fabrications de l’Aéronautique et le Service de la Navigation Aérienne. C’est
toute la Mémoire de l’Aviation civile en France.
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Terrain d'aviation de Toussus - 1933 |
Dès 1911 L'aviation entre dans la vie courante, Les courses
aériennes se multiplient: Paris-Madrid en 3 étapes, Paris-Rome, Circuit des
capitales européennes... On se met à prendre des passagers : Louis Breguet
embarque 10 personnes, puis 12 dans ce que l'on se met à appeler un
"aérobus". Le 18 février 1911, aux Indes, le français Henri Péquet
inaugure la première poste aérienne au monde, transportant 15 kg de courrier et
de cartes postales.
Après la grande guerre et durant une douzaine d'années,
l'histoire de l'aérodrome de Toussus-le-Noble se confond avec celle de la
Maison Farman.
L'usine Farman de Billancourt compte quatre-vingt-dix mille mètres carrés
d'ateliers en 1917, d'autres sont créés à Boulogne et dans les environs de Lyon; elle
emploie près de sept mille ouvriers.
Avec l'armistice, se pose la question de l'avenir des
bombardiers sortis tardivement, tandis que le
marché du travail regorge de pilotes expérimentés à la recherche d'un emploi.
Depuis longtemps, Henri Farman estime que l'avenir de l'avion est dans le transport
commercial.
Concurrent du chemin de fer ou du bateau, la locomotion aérienne
doit se montrer supérieure sur certaines destinations.
Les frères Farman se
lancent dans l'aventure de l'aviation commerciale avec la détermination et organisent les premières lignes commerciales de passagers tout en
participant aux concours et aux raids qui assoient leur notoriété. Ils gardent
une forte activité de formation au pilotage sans négliger l'aviation de loisirs
qui a son public, dès l'après-guerre.
L’aérodrome de Toussus-le-Noble est le cadre de tous ces
défis en tant que terrain d'essais des prototypes, base principale des
premières lignes aériennes et centre des écoles de pilotage. Son personnel est polyvalent.
Sur les directives de Maurice Farman, le terrain
est ouvert tous les jours de l'année.
Les Lignes Farman, par la suite, Société Générale de
Transports Aériens (SGTA) sont créées en 1919 et les Grands Express Aériens en
1920. Les deux compagnies sont dirigées depuis Toussus le Noble par Lucien
Rougerie.
Les bombardiers sortis à la fin du conflit seront reconvertis pour être utilisés comme premiers avions de ligne. Le
Farman 50 devient une berline de transport pour
quatre passagers installés dans la soute à bombes. Le mécanicien et le pilote
sont à l'air libre. Les bagages occupent le poste du mitrailleur avant et celui
de l'arrière accueille d'exiguës toilettes.
Le F50 Limousine entre en service en février 1919 et équipe ensuite les Grands
Express Aériens puis Air Union. Sa capacité limitée le destine plutôt au rôle
d'avion-taxi dont l'exploitation est facile et peu onéreuse.

Le F60,
un de ses plus
fameux avions, bombardier d’origine est reconverti en aérobus.
Baptisé " Goliath " à cause de sa taille, il avait nécessité la construction d'un
hangar spécial pour son montage sur le terrain de Mérantais.
Ce hangar fut
déplacé sur le terrain de Toussus le Noble vers 1935 et prône toujours à l'entrée de l’aéroport. Connu sous le nom de Hangar Farman, il gardera pour les experts, son nom " le
Mérantais " en raison de sa première localisation.

Le Goliath, un appareil à la silhouette très novatrice par rapport aux avions de
la guerre était facilement adapté au transport aérien. Les deux membres
d'équipage sont à l'air libre, au-dessus du fuselage. C'est dans
une cabine fermée, munie de larges fenêtres, que prennent place douze passagers
avec la création d’un couloir central qui facilitera leur circulation dans l’avion.
Le Goliath sera l'avion de la première ligne commerciale de
transport de passagers de l'histoire aéronautique.

Les frères Farman choisissent comme première destination, l'Angleterre, patrie de leur
père. Toutefois le projet se heurte à deux reprises au refus britannique d'un vol civil
tant que la paix n'est pas signée. Les douze passagers du premier vol seront
donc en tenue militaire.
Le 8 février 1919, Lucien
Bossoutrot pilote d'essai chez Farman, secondé par le mécanicien Mulot décolle par ciel clair de Toussus le Noble, sur un
sol enneigé. Il atterrit à Kenley, au
sud-ouest de Londres après un vol effectué à une moyenne de 115 kilomètres à
l'heure. Le lendemain, 9 février, Bossoutrot retourne pour
se poser à Toussus, à la moyenne de 125 kilomètres à l'heure. Les deux trajets
ont été effectués sans le moindre incident.

Les 12 et 13 février suivants, avec le second prototype, Bossoutrot accompagné
du mécanicien Guératz récidive sur ligne
Paris-Bruxelles ; parmi les passagers se trouvent monsieur et madame Henri
Farman. La Presse, qui était
invitée à ce second vol, a relaté l'événement avec enthousiasme.
Le 23 mars 1919,
les Lignes Farman relient Bordeaux, le 12 août Amsterdam, le 13 août
Copenhague. Elles fonctionnent alors avec cinq pilotes et treize Goliath.
En vol, cet avion est sujet aux brusques variations
d'altitude, bousculant fortement les passagers malgré les ceintures de
sécurité. Les pilotes évoquent tel voyageur dont la tête, cognant le plafond,
apparaît à l'air libre, tel autre, le chapeau coincé jusqu'aux oreilles. Le mal
de l'air, les odeurs d'essence dans la cabine font partie du quotidien des trajets. Ainsi, le pilote Bernard Catta relate un caprice du Goliath : « Les coups de roulis
avaient aussi leurs caractéristiques, l'aile penchait brutalement d'une forte
inclinaison, d'un seul coup. Les
réactions variaient selon le tempérament du pilote, c'était ce qui amusait les
mécaniciens.
Le personnel navigant ne reste jamais inactif et la clientèle
est surtout formée d'hommes d'affaires, de reporters ou de personnes aisées en
quête de sensations.
L'écrivain Colette est l'une des premières touristes
aériennes de Toussus. Lucien Coupet, pilote d'essai chez Farman, la trouvait originale et au franc parler.
Il y a toutefois, beaucoup
d'améliorations à apporter quant à la régularité, à la sécurité et au
confort des appareils, à la vitesse des avions. L'aviation commerciale
débutante s'attaquera à tous ces problèmes pendant la décennie qui suivra la
première guerre et Toussus le Noble y aura sa part.
C'est donc sur cette page de l'Histoire qu'Aeriastory a conçu des scénarios évolutifs (hier - Aujourd'hui - demain ) pour célébrer le centenaire de l'aviation civile sur la plateforme de Toussus.
Un projet proposé à la
Mairie de Toussus et puis à ADP dans l'axe du
plan stratégique "Connect 2020" de son PDG M Augustin de Romanet. L'association Aériastory, dont les membres avaient organisé : le centenaire de l'aéroport (2007), Aviation 14-18 (2016) - Normandie Niemen (2018) et Journée du patrimoine (2018) apporterait montage et conception à cet événement unique.
Ci-dessous sur issuu le dossier des scénarios présentés à la Mairie en Octobre 2018 :
et téléchargeable au lien suivant :
Dossier Centenaire aviation civile
Ce centenaire de l'aviation civile dans notre Région "berceau de l'aviation" serait pour les partenaires potentiels, publics et privés un tremplin que l'Histoire nous offre pour persévérer vers un futur serein d'une plateforme aéronautique mythique sur un plateau en pleine urbanisation.
Une opportunité de lier l'Histoire d'hier au développement économique de demain et faire briller et dynamiser l'image de l'Aviation dans la commune.