LE PROJET « HÉRITAGE 1876 », UNE COLLABORATION ENTRE LES AMIS DU MUSÉE DE LA VILLE DE SAINT QUENTIN EN YVELINES ET DES ÉLÈVES DE L’ESTACA.
L’Association des Amis du Musée de la Ville de Saint Quentin en Yvelines a mis en lumière le rôle essentiel de son territoire dans l’histoire de l’aéronautique à travers l’édition de 2 livres, « L’hydrobase internationale de l’étang de Saint Quentin » * et « Histoire d’air »** .
Au détour de recherches pour ces livres le nom d’Alphonse Pénaud est apparu. Tombé dans l’oubli, il fut pourtant le premier, à notre connaissance, à déposer dès 1876 un brevet pour un aéroplane.
Faute d’investisseurs, la société de navigation aérienne et Henri Giffard ne le suivent pas, le projet ne verra jamais le jour. Pourtant, à la lecture du brevet (disponible sur le site des archives de l’INPI) on découvre un engin d’une étonnante modernité. Sa forme est beaucoup plus proche d’un avion moderne que la chauve souris d’Ader ou le cerf- volant à moteur des Wright. Le brevet mentionne de nombreuses innovations qui ne seront mises en œuvre que beaucoup plus tard : train d’atterrissage rétractable, hélices à pas variable, présence d’instruments de navigation, voire certaines commandes électriques. Une observation attentive du dessin fait apparaître des extrémités d’ailes légèrement relevées, une préfiguration des winglets d’aujourd’hui.
La démarche d’Alphonse Pénaud se distingue parmi les pionniers de l’aviation. Ce n’est qu’après avoir rédigé un traité en 1874, « essai sur la théorie du vol des oiseaux » où il met celui-ci en équations, qu’il conçoit son appareil.
Il devance Otto Lillienthal de 15 ans. Fidèle à sa devise, « La théorie doit rendre compte des faits, le progrès est fils de la vérité », il a une démarche scientifique non empirique. Son essai sera récompensé par un prix de l’Académie des sciences.
Faute de concrétisation, la question demeure : cet engin est-il capable de voler réellement ? Pour le savoir, il n’y a qu’une solution, le construire en respectant les indications du brevet.
Des élèves de l’ESTACA ont accepté de relever le défi. Une dizaine d’adhérents de l’association « Le cercle aéronautique de l’ESTACA » a commencé les travaux préparatoires, avec le soutien de leurs responsables de filières et les partenaires de l’école.
S’il y a encore beaucoup de travail en vue, on peut espérer un vol inaugural en 2026, date symbolique car elle marque à la fois les 150 ans du brevet et le centenaire de l’ESTACA avec un an de retard.
Formons tous nos vœux de réussite pour ce défi un peu fou qui sera une façon de rendre hommage à un inventeur génial, injustement oublié.
L’association des amis du musée se réjouit d’avoir pu contribuer à la concrétisation de ce projet en apportant l’idée.
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Parutions de l’Association des Amis du Musée de la Ville de Saint Quentin en Yvelines
* « L’hydrobase internationale de l’étang de Saint Quentin » est disponible auprès de l’association : https://amvsqy.fr/wp/
* *« Histoire d’Air » éditions « le Ver à soie »
François Deny
Daniel Simon - Président AMSQY