mardi 6 avril 2021

Mermoz, cet inconnu

Breguet XIV - Rayak / Liban
© coll. FX Bibert
Marcel Migeo, aviateur dans l’armée de l’Air, a choisi de servir au sein de l'aviation française au Levant à la même période que Jean Mermoz.  Tous les deux se sont croisés, s’étant portés  volontaires dans l’Armée du Levant.

Marcel Migeo, affecté à Deir ez Zor, lors de son séjour en Syrie, a confiné ses mémoires, prenant notes de ses états d’âme, des détails et des péripéties de son séjour au bled.  
Il les publiera plus tard dans son livre « D’azur et de sable ».

Du même âge, de même grade, de même formation,  rebelles de caractère, les deux parfaits inconnus, Jean Mermoz et André Migeo, ayant voyagé à la même époque, tout laisse à imaginer les mêmes conditions de transports, de vie et de séjour. 

De Migeo et de cette période il y a son livre et des photos, de Jean Mermoz, pratiquement rien, mis à part ce que Marcel Migeo et Joseph Kessel écrivirent sur lui et de cette période, ainsi que des photos d’époque d’autres pilotes, observateurs et légionnaires ayant fait ce même service à quelques années d’intervalle.

En ce temps, rien ne prédestinait l’un qui sera une figure emblématique, et l’autre un écrivain, bien connu, mais un peu moins célèbre certes, à qui nous devons cette période qui nous est transmise.

Breguet XIV - Mermoz au Levant - Aeriastory
Création Pierre André Biron - Dawnlight

C’est donc au travers du livre de Marcel Migeo « D'azur et de sable» que nous accompagnerons l’aviateur Jean Mermoz dans cette vidéo qui sera bientôt lancée. 
Revivre la scène des événements du Levant en 1922 et 1923, revoir la propagande de la « France des Colonies » et le rôle l’Armée du Levant sur le Théâtre des Opérations Extérieures de « pacification ».

Brioche ou croissant ?

Si le travail de reconstitution de son séjour fut particulièrement exaltant, des interrogations se sont greffées à sa réalisation, comme celle par exemple : Quels insignes portaient les avions de son régiment  à cette période.
Au sortir de la Grande guerre, et suite au dépeçage de l’Empire Ottoman par les grands Vainqueurs, La France s’établissait dans les pays du Levant avec le matériel de guerre ayant servi en Europe.

Archives Légionnaire André Fertray
© coll Jacqueline Vanhoucke
Ainsi, comme nous le rapporte le Colonel Gérard ancien commandant de l’aviation en Syrie en 1927, les unités de l’aviation militaire Française stationnée au Levant constituaient « l’Aéronautique de l’Armée du Levant » jusqu’au 1er Octobre 1923 avant de devenir le 39eme Régiment d’Aviation.

C’est donc sur la base du document d’Air Levant que l’insigne du Coq à la bombe fut répertorié comme étant celui de l’escadrille qui servit à Damas et à Palmyre.

Toutefois, cet insigne cerclé servi en Europe. Il était de tradition que l’armée arrivant en Orient transformât le cercle en croissant. C’est donc ainsi que nous présenterons l’avion de Mermoz dans notre vidéo. Nous avions consulté des experts pour nous en assurer sans avoir confirmation ou certitude. Question pointue dont probablement certains détiennent la réponse.

Insigne de la 1ère escadrille du 39ème RAO stationnée à Rayack (Syrie) - Cette unité a volé sur Breguet 14A2, puis Potez 25 TOE - Cet insigne est valable pour la période allant du 1er octobre 1923 au 1er octobre 1933  - Site Albindenis.free.fr



Insigne de la 52ème escadrille du Levant, valable pour la période allant du 1er juin 1920 au 1er octobre 1923 - Le cercle a été remplacé par un croissant, que l'on retrouve sur de nombreux insignes d'unités en service au Levant - Insigne collection Philippe Bartlett - site albindenis.free.fr

Nous préférons donc en parler dès à présent, en nous excusant par avance si nous nous étions trompés. Ce détail ne changera en rien au cours de l’Histoire ni au séjour de notre inconnu, le futur illustre Jean Mermoz, mais il a mis de l’épice d'Orient, dans nos fréquents échanges avec nos partenaires que nous remercions chaleureusement.