Intervention de Mme Marie-Laure Griffaton du MAE Colloque Pierre de Saint Roman |
Une première lors de cet événement. Le MAE a exposé les restes du Farman Goliath F-ADFN qui avaient été expédiés par le Consul de France et remis au ministère des affaires étrangères à Paris.
Un retour en 1927.
(Extrait de l’article de Jean-Pierre Suzzoni et Anne Reibell de Saint-Firmin)
« Le jeudi 5 mai
1927 décollait le Farman Goliath F-ADFN
de Pierre de Saint Roman de Saint Louis du Sénégal, avec ses équipiers, le Lt Mounayres et Jules Petit, pour une traversée sans escale de Saint Louis du Sénegal à Natal au Brésil.
Un mois et demi plus tard, le 18 juin, des pêcheurs découvrent à environ 90 km au large de Belém (Brésil), un radeau de fortune constitué d'éléments d'avion mais sans personne à bord.
Ce radeau est de petite dimension, il est fait d'un morceau d'aile ou d'empennage, des deux roues et d'une plaque en duralumin munie d'une charnière, le tout attaché avec des sandows (câbles élastiques). L'esquif est pris en remorque mais la forte houle menace la petite embarcation. Les pêcheurs décident de charger quelques éléments (roues, plaque, sandows) et abandonnent le reste. Il est possible qu'un message ait été écrit sur la toile mais celui-ci a été effacé par les embruns après 43 jours de mer. L'espoir renaît et les recherches reprennent jusqu'au mois d'août mais sans succès.
Le mécanicien
Galleyrand qui a travaillé chez Farman est dépêché sur place pour identifier
ces débris. Ce sont bien les éléments d'un Goliath et ils ont bien appartenu à
l'avion de Saint-Roman. Sur les pneus, on peut même lire l'inscription suivante:
Hutchinson-Aéro, 800-160 (dimensions) 12-26 (date de fabrication). Galleyrand déclare que si l'appareil avait
amerri, cette partie de l'appareil se serait disloquée et il en conclut qu'il
s'est posé sur le sol dans des conditions satisfaisantes. Ces précieux témoins
sont expédiés en France en décembre et se trouvent aujourd'hui au musée de l'Air
et de l'Espace du Bourget.
Dans cette véritable
guerre des airs, les choses vont se précipiter. Le 15 octobre 1927, Dieudonné
Costes et Joseph Le Brix traversent sans escale l'Atlantique Sud entre
Saint-Louis et Natal et survivront à leur exploit sur un avion Bréguet 19 GR,
le Nungesser et Coli.
Le 13 mai 1930, ce sont Jean Mermoz, Géo Gimié et Jean Dabry qui renouvellent
le grand saut sur un hydravion Laté 28-3 baptisé Comte de La Vaulx inaugurant
la première liaison commerciale.
La ligne aérienne est enfin ouverte jusqu'en Amérique du Sud. »