vendredi 2 mai 2025

Edouard Bret à Toussus, pilote d'exception, et son constant regret !

MS 406, Bret debout à gauche
[Edward Bret, collection Philippe Jung]
 
Quelques éléments nouveaux comme la carrière singulière de l’EVI Édouard Bret, ce marin du ciel, qui portait encore en lui, en 1995, cinquante ans après l’accident à Toussus le Noble, le regret de ne pas avoir piloté lui-même l’avion qui devait conduire l’amiral à Bruxelles. 

L’ARDHAN nous renseigne sur  la carrière d’Edouard Bret, présent au moment de l’accident et revenu à Toussus pour l'occasion, en 1995. Il avait été très marqué par l’accident.

Édouard Bret (1907-1996), passe son brevet de pilote civil du premier degré le 12 mai 1927, ce qui lui permet d’effectuer son service militaire à l’école de l’Aviation militaire d’Istres, où il obtient le brevet de pilote militaire n° 21 860 le 11 février 1928. Il termine son service en avril 1929, comme instructeur à la section Chasse.

Pendant les années trente, il effectue des périodes de réserve comme instructeur à Marignane. Dans la vie civile, il vole sur de Haviland Gipsy Moth I, puis Gipsy Moth II et il participe à plusieurs coupes, dont les Zenith International de 1930 et 1931. En 1932, il passe le certificat de navigation sans visibilité à Hamble en Grande-Bretagne et le brevet de pilote de transport public n° 1433. En mai 1939, il essaie le Stampe SV4B pour le compte d’un industriel français, Monsieur Araud, qui reçoit, en octobre 1939, du gouvernement français, une commande de 700 Stampe. Mobilisé dès le 2 septembre 1939, Edouard Bret obtient d’un général en visite à Aix en Provence l’autorisation de rejoindre la Chasse dès le mois d’octobre.

Edward Bret et l'Amiral Ramsay
au décollage de Toussus (Paramount News)
En avril 1940, il est affecté au Centre d’essai du matériel aérien (CEMA) situé à Orléans, puis replié sur Toulouse. De là, il part pour Alger en juin 1940 à bord d’un Curtiss, puis il rejoint Meknès où se forme un groupe de chasse avec le commandant Rozanoff, pilote d’essai au CEMA. Démobilisé en août, il rentre dans sa famille, à Cannes. En 1941, il est rappelé au Centre d’essai en vol de Marignane.

Après une tentative sans lendemain, il s’évade fin novembre 1942 par l’Espagne et le Portugal, après avoir connu la trop célèbre prison espagnole de Miranda. Arrivé à Lisbonne, il s’engage dans les FNFL. Dans l’hydravion qui l’emporte vers l’Irlande, il se trouve en compagnie de Germaine Sablon, Joseph Kessel et Maurice Druon.
Après deux nuits passées à la patriotic school, près de Londres, il tente de s’engager dans les FAFL mais on lui apprend qu’il est trop vieux pour la Chasse. Il obtient alors son transfert dans l’Aéronautique navale où la limite d’âge est plus élevée. Il est nommé enseigne de vaisseau de première classe en avril 1943 et est détaché dans la FAA.

Affecté en mai au RNAS Squadron 781 à Lee-on-Solent, il effectue un stage de P.S.V. à Hinstock près de Birmingham et obtient le Self authorization certificate qui l’autorise à décoller sous sa responsabilité d’un terrain fermé pour cause de mauvais temps. En septembre 1943, il effectue des essais de catapultage de Swordfish et de Hurricane. Il se pose en France pour la première fois à Bayeux le 9 juillet 1944 à bord d’un Lockheed Hudson. En août, il est nommé commandant du R.N.A.S. 781 « X flight »; par ordre de l’amiral Sir Bertram Ramsay, commandant en chef les Forces navales alliées pour l’Europe du nord. 
Jusqu’à sa démobilisation en décembre 1946, il sera le pilote des amiraux Sir Harold « Hookey » ; Walker et Sir Harold Burrough. 
Il totalise alors 4058 heures de vol et 12 376 atterrissages sur 148 avions de types différents.

 Edouard Bret a été décoré de l’ordre du British Empire, décoration rarement décernée à un étranger.

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Sous-lieutenant : juin 1935 ; lieutenant : mars 1939 ; enseigne de vaisseau de 1 re classe : avril 1943 ; lieutenant de vaisseau : juillet 1945 ; capitaine de corvette (r) :août 1958.


Contre-amiral (2s) Jacques PETIT
de l’Académie de marine,
vice-président de la Section locale des membres de la Légion d’honneur,
président de l’Union nationale des combattants de Buc,
ancien commandant de la BAN Toussus le Noble,
ancien directeur du Service d’approvisionnement de l’Aéronautique navale,
ancien inspecteur de l’Aéronautique navale,
ancien chef du Service central de l’Aéronautique navale,
ancien directeur du Service de l’Aéronautique navale.