samedi 4 avril 2020

Terrains et avions, une connivence nécessaire.

Pierre Lauroua présente l'Atlas Historique
des Terrains d'Aviation au CCAT en 2007 🔍
En 2020, avec l'équipe d'Aeriastory, nous sommes sur une trajectoire initiée par Mission Mémoire de l'Aviation depuis 2006, avec plusieurs projets en cours: 
  • Une remise à jour de la vidéo de 2007 du Major Patrick Vallière retraçant l'évolution des bâtiments l’aéronautique navale, depuis son arrivée dans la commune en 1947 à son départ en 2011 
  • Une mise à jour de l'Atlas de Historique des terrains d'aviation lancé sur la toile par Anciens Aérodromes (2A)
  • Une mise en valeur du Hangar d'Ecausseville au travers d'un partenariat avec Dawnlight de Pierre André Biron et l'Association des Amis du Hangar d'Ecausseville (AAHDE) autour d'une visite virtuelle du bâtiment. Une confirmation du succès acquis lors de Centenaire de l'aviation civile et commerciale et la visite virtuelle du Farman Goliath qui a ouvert le transport civil par voie des airs en 1919.
En ces temps, et pour positiver avec le confinement autour de cette pandémie du Coronavirus, nous en profitons pour avancer sur ces sujets qui nécessitent un long travail de bureau plutôt que d'être sur le terrain. 
L'occasion de reprendre l'article de Pierre Lauroua, de Mission mémoire de l’aviation civile qui fut l’un de nos mentors lors du centenaire  de l'aéroport de Toussus en 2007 et que nous saluons pour l'occasion. Il écrivait  :

« L’histoire de l’aviation est par nature une histoire de l’envol, une histoire de l’air.
Le sol est l’élément dont l’on veut se dégager et celui que l’on redoute lorsqu’il s’agit de s’y poser. Pourquoi s’étonner dès lors que l’esprit soit avant tout fasciné par la durée du vol, la distance, le franchissement de l’eau ou du continent, et beaucoup moins par les aéroports ? Pourquoi s’étonner que les historiens et les musées s’intéressent surtout aux avions et aux pilotes, beaucoup moins aux terrains d’aviation ? »

«  Il y a quelques années,  le projet L’Europe de l’Air  est venu combler en partie cette lacune et redonner  leurs lettres de noblesse aux magnifiques aéroports des années trente que furent Liverpool-Speke, Berlin-Tempelhof et Paris-Le Bourget.
Plus récemment, en 2005, la direction générale de l’aviation civile a édité sous forme de cédérom, à partir des travaux de Jean Sauter, spécialiste des bases aériennes, un Atlas des terrains d’aviation de France métropolitaine.
On y apprend que près de 500 terrains d’aviation furent créés au cours de la première moitié du XXe siècle. Beaucoup d’entre eux n’eurent qu’une existence éphémère et 200 de ces plates-formes ont aujourd’hui disparu. Il était d’autant plus important de retracer leur histoire et de marquer virtuellement sur la carte leur présence évanouie.
Parmi les terrains créés au début du siècle dernier qui ont résisté au temps, Toussus-le-Noble est le premier à fêter son centenaire.
Aujourd’hui, où les cérémonies sont organisées, l’initiative paraît aller de soi : pourtant, rien n’était moins évident.

Élégant bâtiment Air Tourist et hangars allemands
 - démolis en 2017 -
Les aéroports sont devenus des ensembles complexes, dans lesquels interviennent l’Etat, les collectivités locales, les chambres de commerce, des compagnies aériennes, des aéroclubs, des services de maintenance, des services de sécuritéEntités tournées vers l’activité opérationnelle, le présent, et dont aucune n’a pour vocation de s’intéresser à la mémoire, au passé.

Le Comité pour le Centenaire de l'Aéroport de Toussus (CCAT) a donc joué ici un rôle fondamental, sans lequel rien n’aurait été possible. Il a conçu le projet, il a lancé la démarche ; il a su ensuite convaincre, mobiliser les énergies et parfois vaincre les résistances.
L’opération a retenu l’attention du ministre chargé des transports et la direction générale de l’aviation civile a apporté un soutien largement mérité.

La célébration du centenaire de l’aéroport est importante à double titre. Elle contribue à la mémoire locale et, de façon plus générale, à la mémoire de l’aviation, car les événements qui s’y déroulèrent au début du siècle dernier étaient au cœur même de l’aventure.
En outre, lorsqu’il retrouve sa mémoire, avant d’évoquer les hommes et les machines, Toussus-le-Noble nous parle de territoire, écrivant ainsi une page de l’histoire méconnue des terrains d’aviation. »