jeudi 2 mai 2024

L’aérodrome de Toussus-le-Noble et l'armée de l'air française : Plateforme à l'innovation, levier à l'export

Aéroport militaire de Toussus le Noble 
Depuis Esnault-Pelterie en 1907, au dernier commandant de l’armée de l’air en 1946. c’est une histoire riche et complexe qui s’est développée entre ces deux entités

Une page de l’Histoire de France et de cet aéroport, véritable plateforme à l'export, qu’Aériastory compte ouvrir, à l’occasion de l'anniversaire des 80 ans de la Libération  et des 90 ans de l’armée de l’air qui seront célébrés cette année. 

En attendant la décision d’ADP et de la Mairie pour la réhabilitation de la porte du Quartier Jean Tulasne, premier commandant du Normandie Niemen, mort au combat, nous procéderons à une série d’articles qui mettront en lumière la présence de l’armée de l’air sur la commune de Toussus le Noble, plateforme d'une industrie militaire et civile, innovante et florissante.

Dès 1907, le terrain de Toussus-le-Noble est utilisé par des pionniers de l'aviation tels que Robert Esnault-Pelterie et, un peu plus tard, les frères Farman. 
L'aérodrome devient rapidement un pôle important pour les écoles de pilotage militaires et civiles, l'expérimentation ainsi que l'innovation aéronautique. 

À partir de 1910, l’école voit arriver des élèves militaires. Il sert de base d'entraînement pour les pilotes et les mécaniciens et une base pour le développement et l'essai de nouveaux appareils.  Des délégations militaires viennent de l’étranger pour tester les avions.
Bien qu’absent du concours militaire de Reims de 1911, Esnault-Pelterie parvient à faire équiper deux escadrilles avec ses appareils. 

Délégation militaire Japonaise à Toussus en 1911 
L'aéroport de Toussus devient une source à l'export.

Pour se constituer une force aérienne, le Japon se tourne vers la France qui est à l’avant-garde dans ce domaine, aussi bien sur le plan du matériel que de la pratique. 
Une mission de la Marine impériale  dirigée par le vice-amiral Shimamura Hayao  (1858-1923) visite l’école de pilotage de Maurice Farman à Toussus et fait son baptême de l’air avec le célèbre industriel comme pilote. (source : journals.openedition.org/).

De même, le premier pilote japonais est formé en France, il s’agit de Tokugawa Yoshitoshi (1884-1963). Il rapporte de France un Henri-Farman avec lequel il effectue le premier vol d’un avion au Japon le 19 décembre 1910 sur le champ de manœuvre de Yoyogi à Tokyo. Le Henri-Farman, devenu célèbre, se retrouvera dans de nombreuses illustrations.

La Russie et d'autre pays emboîteront le pas. ( article associé au lien)

Pour vendre des aéroplanes, il faut former les hommes qui les piloteront. À cette époque, le constructeur assurait lui-même une partie de l’instruction, les vols sont attestés par la presse qui relate, au jour le jour, le moindre événement des aérodromes de France. 

L’Armée, pragmatique face à l’aviation débutante, incite les plus sportifs de ses cadres à se former au pilotage chez les constructeurs des aéroplanes qu’elle acquiert, afin de mesurer leurs possibilités d’emploi. 

Un centre militaire s’implante à Toussus-le-Noble. L’école Farman et celle que crée REP à ce moment-là, permettent aux militaires de préparer, outre le brevet de l’ Aéro-Club, le brevet supérieur militaire dont les épreuves sont plus sévères.
Les dizaines d’élèves français et étrangers qui viennent à l’école Farman vont lui permettre d’élaborer une méthode qui fera sa réputation auprès des militaires. L’appareil école est à double commande, le vol s’effectue à faible hauteur et des fameux skis recourbés, s’ils n’évitent pas tous les capotages, limitent du moins leur gravité. 

Après une période florissante, suivront des périodes noires de l’occupation allemande lors de la 2ème guerre mondiale, puis la Libération avec l'armée américaine, la 2eme DB et l’arrivée du Normandie-Niemen pour terminer avec l’installation de la Base de l’Aéronautique Navale et le SAMAN. 
Une cohabitation conviviale et chaleureuse qui durera 62 ans entre militaires et habitants de la commune.