dimanche 14 janvier 2024

Pesée des voyageurs, hier et demain ! Ce problème de poids.

Pesée de voyageurs
avant de monter dans l'avion
En 1927, pour sa traversée de l'Atlantique Sud sans escale de Saint Louis au Sénégal jusqu'au Bresil, un problème de masse utile se posait tant à Pierre de Saint Roman qu'à Farman. 
A pleine charge, l'avion pèse 7 300 kg. La durée de vol est estimée à 22 heures et la réserve de carburant permet une autonomie de 28 heures. 
Ils emportent 300 litres d'huile et 4 500 litres de carburant.

Retour sur les débuts des années folles l'aviation et sur cette question de poids.

Les voyageurs qui prenaient l’avion étaient pesés. C'était une pratique courante durant les premières décennies de l'aviation commerciale. Les compagnies aériennes utilisaient le poids des passagers pour ADAPTER la quantité de carburant nécessaire au vol.

Cette pesée était généralement effectuée sur des balances situées au comptoir d'enregistrement. Les personnes étaient invitées à monter sur la balance et à se tenir immobiles pendant que le personnel de la compagnie aérienne enregistrait leur poids.

Le poids des passagers avait un impact important sur les avions durant les années folles. Les avions étaient encore relativement petits et légers. Le poids des passagers représentait une part importante de la masse totale de l'appareil.

Cet impact du poids se faisait sentir à plusieurs niveaux. Tout d'abord, il limitait la capacité d'emport de l'avion. Vu qu’un avion ne peut transporter qu'un poids défini, celui des passagers venait s'ajouter à celui du carburant, de l'avion lui-même et des bagages.

Tout cela affectait la performance de l'avion. Un avion lourd a besoin de plus de puissance pour voler, ce qui peut réduire son autonomie ou sa vitesse surtout que le plafond de vol était relativement peu élevé, et tenant compte des morphologies des zones survolées.

Il y avait un danger pour la sécurité. Un avion trop chargé serait plus susceptible de subir des turbulences ou des accidents.

La pesée des passagers a été progressivement abandonnée dans les années 1950/1960. Les avions sont devenus plus gros et plus puissants, et les compagnies aériennes ont pu compter sur des techniques plus précises pour évaluer la quantité de carburant nécessaire aux vols.

C’était hier !

Et demain… y aura-il  une nouvelle réglementation pour connaître le poids des passagers ? Les raisons, certes, ne sont plus les mêmes. Serait-ce une technique pour économiser du kérosène et les nouvelles énergies qui seront utilisées ?

Ces derniers temps, de plus en plus de compagnies aériennes proposent aux passagers de faire un petit tour sur la balance avant de monter à bord. Une méthode qui pose question, notamment en termes de confidentialité de données et de possibles discriminations, mais que les compagnies justifient par des raisons de sécurité. L’objectif serait aussi de viser à dépenser moins le kérosène qui pèse aussi dans la balance et de réduire l’empreinte carbone.

Le Chat - Geluck
Imperturbable et Shakespearien !

L’aéroport d’Auckland en Nouvelle-Zélande et initiée par la compagnie nationale Air New Zealand l’a déjà mis en place dans le cadre d’une expérimentation, qui a pris fin le 2 juillet. Avant elle, plusieurs compagnies américaines, ainsi que Finnair (Finlande) et Uzbekistan Airlines (Ouzbékistan) ont elles aussi eu recours à cette pesée (facultative) des passagers, en garantissant la plupart du temps l’anonymat et des prix inchangés.

Actuellement, le poids de chaque vol effectué en avion est en partie calculé sur la base d’une moyenne globale de poids estimée, qui varie selon les pays et diffère pour les hommes, les femmes et les enfants, ainsi que de la pesée des bagages et des équipements.

Raison de sécurité mais aussi d’économie. Celle de réaliser des économies de kérosène, partant du principe que plus un avion est lourd, plus il en consommera.

Connaître de façon précise la charge de chaque passager permettrait de réduire les dépenses de carburant. On pourrait calculer la quantité exacte de kérosène dont les avions ont besoin juste avant le décollage.

Une méthode qui requiert toute discrétion, afin d’éviter toute discrimination. Une théorie qui fonctionne à nouveau, aujourd’hui sur le papier…