Allemands au Chateau Landolff Toussus le Noble |
Toutefois, la seconde guerre mondiale impose une
modification radicale et durable, dans l’aspect de l’aérodrome ou dans son
statut et passe d’un aérodrome privé à un aéroport ouvert à la circulation
aérienne publique.
Début juin 1940, l’aérodrome Farman achève de se replier sur la Rochelle et
l’armée française quitte les lieux le 15 juin 1940.
Lors de l’occupation allemande des terrains d’aviation de
Toussus-le-Noble, Les Allemands entreprennent d’aménager le terrain en
utilisant tout l’espace disponible, englobant les deux aérodromes, Farman et
Toussus-Paris, en allant au-delà de leurs limites.
Les terrains de Buc et de Toussus-le-Noble qui souvent décrits sous une même
dénomination n’ont jamais été réunis en
un seul sauf sur les cartes d’Etat Major des militaires, vu leurs proximités.
L’étang de Trou Salé est asséché et les Allemands s’établissent d’autorité, sur les terrains agricoles qui bordent le champ d’aviation suivant l’ancien mur du Grand Parc, future zone Sud. Ils y tracent des routes et y montent des hangars.
En juillet 1940, avec les Dornier 17 et les Heinkel 111 d’une unité météorologique, la Weksuta 51, au service des unités de bombardiers de la région parisienne, l’aérodrome de Toussus-le-Noble passe sous le commandement du lieutenant-colonel Friedrich Vollbracht qui y installe l’état major d’une escadre de chasse lourde (ZG2), équipée de Messerschmitt BFll0. Ces unités sont affectées sur le front russe, après la bataille d’Angleterre,Toussus-le-Noble, qui était cadre d’écoles militaires
françaises à la veille de la première guerre mondiale, devient, en 1941, celui
d’une école de chasse allemande.
La Jagdflieger Schule 5 arrive en région parisienne, le
27 mai 1941. Composée de trois escadrilles, la troisième est basée à
Toussus-le-Noble jusqu’en octobre 1942. Elle devient ensuite l’escadre de
chasse 105. Les avions basés sont des biplaces d’entraînement Arado 66 et 96,
des NAA57 ainsi que des Messerschmitt BF109 et des Focke-Wulf 190.
Le 11 août 1944 a lieu un premier bombardement américain et la libération de Toussus-le-Noble le 24 août 1944.
Le 445th Heavy bombardment group americain, de la eighth Air Force , mentionne les renseignements des terrains de Buc et de Toussus, comme suit :
Paris-Buc (FR) (alias Buc, Toussus-Buc, Toussus-le-Buc) (48 45 55 N – 02 07 22 E) : aérodrome situé au nord de la France à 19 km au sud-ouest de Paris, à 1,5 km au nord-est du village de Toussus le Noble et à 1 km au sud du village de Buc. Les aérodromes de Buc, Toussus-le-Noble et de Guyancourt sont proches les uns des autres.
Buc a été utilisée par la firme Potez pour tester des avions
avant la chute de la France et devient alors la base principale des unités de
reconnaissance à longue portée allemande desservant la
Luftflotte 3
Dimensions : env. 1 000 x 660 mètres. Piste: surface gazonnée avec d’importants travaux de drainage effectués par le Lw. et voies de zones de dispersion. Infrastructure: installations complètes d’entretien et de soutien avec 4 grands et petits hangars sur les côtés Nord et Est du champ, ateliers et hangars .
Le personnel est logé dans le Château Haut Buc et une villa terrain avec d’autres dans le village de Buc. Ainsi qu’à Toussus au Chateau
Dispersion : il y avait 24 petits abris d’avions couverts en juin 1943.
Défenses: il y avait au moins 5 positions légères de Flak en juin 43. Une grande partie du périmètre de l’aérodrome était entourée de barbelés.
Satellites et leurres : Magny-les-Hameaux-Mérantais (48 44 N – 02 03 E) champ de satellite ou de dispersion suspecté juste à côté de l’extrémité ouest de la zone Paris-Buc. Répertoriée par la Luftwaffe comme opérationnel en juin 1944.
Remarques: 20 avril 41 : l’aérodrome emploie 1 537 travailleurs non allemands.
Le 27 oct 43: la reconnaissance photographique a montré que le grand hangar rectangulaire été enlevé ainsi que 2 petits abris couverts de la zone de dispersion ouest.
Bombardement Américain Buc- Toussus |
15 juin 44: bombardé par 21 B-24 Liberators. 22 juin 44: bombardé par 36 B-24. 25 juin 44: bombardé par 11 B-24. 12 août 44: bombardé par 67 forteresses B-17.
16 août 44 : l’évacuation et la démolition de l’aérodrome ordonnées par la Luftflotte 3.
Unités opérationnelles ayant servies sur ces plateformes : Wekusta 51 (juillet 40 – 42 septembre) ; JG 51 (juin 40); Stab juillet – 44 août); 1.(F)/Aufkl.Gr. 123 (40 juillet – 43 juin); 3.(F)/Aufkl.Gr. 123 (juillet 4 (F)/Aufkl.Gr. 33 (juin-sept. 42); 1.(F)/Aufkl.Gr. 121 (juin 43 – août 44)
L’aérodrome de Toussus-le-Noble est occupé par l’armée américaine à partir de septembre 1944 et jusqu’à l’été 1945 (officiellement réquisitionné du 17 novembre 1944 au 1er septembre 1945) sous le code A46. Les Américains qui ne trouvent qu’une piste en herbe, prévoyaient d’en réaliser deux – une, NO-SE, d’environ 1100 mètres et une autre, NE-SO, de 1000 mètres – comme l’indique une carte Secret, éditée le 9 novembre 1944. Seule une piste NE-SO de 1050 mètres, en grilles métalliques, est créée par les Ponts et Chaussées en 1945. Le terrain, sous le commandement du capitaine Michael Adams, est utilisé essentiellement par des avions de liaison et occasionnellement pour le ravitaillement d’avions de chasse. Trois pavillons d’habitation sont édifiés à cette époque: l’un dans le parc du château pour le commandant Adams, un près de l’entrée de l’aérodrome et un autre près du club house, occupés ensuite par les autorités civiles de l’aérodrome.
Normandie-Niemen au Chateau Landolff Photo Mémorial Normandie Niemen |
Quand les Américains quittent Toussus-le-Noble. L’aérodrome est à nouveau réquisitionné à compter du 1er septembre 1945 au profit de l’armée de l’Air française et le 29 septembre, le ministre de l’ Air décide d’y installer le Normandie-Niemen qui y sera basé pour une période de 18 mois avant leur départ à Rabat-Salé en 1947.
En préparation une vidéo, "Des Allemands à l’aéroport à la Libération de Toussus le Noble"