mercredi 30 décembre 2020

Notre Bilan de l'année 2020

 

2020 fermera ses portes sous peu. Une année très particulière et compliquée, où la remise en question a été constante et permanente.
Il nous semble donc important qu'au travers de cette conjoncture, de partager notre bilan d'actions, car sans l'aide de nos adhérents, de nos partenaires et de nos amis bénévoles, et depuis le changement de mandat, avec la nouvelle équipe municipale, attentive à nos projets, nous n'aurions jamais pu accomplir ce beau parcours. 

Réalisation d’une exposition sur kakémonos : Du Farman au Rafale à Toussus le Noble – la Présence de 65 ans de cohabitation dans la commune. 13 kakemonos indépendants, un outil de promotion à disposition des associations et des organismes qui le demandent.

Réalisation de HUIT vidéos : Chaîne Aeriastory sur Youtube.  

Des réalisation d’événements  intra et extra commune :

Janvier : Diffusion d’un dossier de presse de 8 pages sur l’Aéronautique Navale à Toussus et le projet de Construction d’une maquette d’avion Farman.

Février : Intégration et partenariat au centenaire du Hangar à dirigeables d’Ecausseville dans le Cotentin.

Mars : 1-  Partenaire de l’exposition : L’aviation militaire à l’époque de Charles Godefroy avec Anciens Aérodromes à Soisy s/s Montmorency,
             2 - Partenaire d’Aérocollector et exposant à cette 1ere édition - Paris XIIe.

Avril : Mise en place de la structure et de l’équipe pour la Maquette Farman, réalisation d’une première phase de Dawnlight « La Menace » pour l’AAHDE. Construction de l’exposition aéronautique Navale avec les anciens commandants du SAMAN.

Mai : -  Préparation d’une vidéo « Hélène Boucher, une étoile filante dans le ciel aéronautique » avec Michèle Seignette. 

Mise en place d’une vidéo « Els Primer vols » avec Sol Vidal pour la conférence à Barcelone, reportée à 2021 pour cause de COVID-19.

Juin : Jonction entre un plateau et une vallée aéronautique (fiches historiques sur 18 aérodromes autour de Toussus le Noble)

Juillet : -  Confirmation pour la livraison d’une 2ème phase de réalité virtuelle pour le centenaire du Hangar d’Ecausseville à la Communauté d’agglomération du Cotentin (CAC)

Avec Michèle Seignette, remise de la vidéo Hélène Boucher à l’Association les amis de Yermenonville à l’inauguration de l’Espace Museal.

Constitution de l’équipe élus/association pour l’étude technique du dossier maquette Farman à Toussus.

Août :   Mise à jour du site de  l’Atlas d’Anciens Aérodromes : https://www.anciens-aerodromes.com/ -  les aérodromes autour de Toussus.

Septembre :  - Journée des associations à Toussus le Noble.

                        - Organisation de la Journée du Patrimoine et ouverture du Château Landolff

                         - Exposition sur l’Aéronautique Navale        

                        - Réunion technique avec les divers services du Département 78. – Maquette Farman.

                        -  Rapprochement avec la communauté 106 sur la plateforme de Toussus.

Octobre :  –Vidéo de la journée du patrimoine

                    – Partenariat avec l’Association les Ailes Arcysinnes de Bois d’Arcy. 

Novembre : Livraison de la 2ème tranche vidéo R/V du Hangar d’Ecausseville réalisée par Dawnlight.

Décembre : Exploitation et publication à partir du Fonds « René Crozet » avec Anciens Aérodromes.

Un Grand Merci à toute l'Equipe. Cette année encore nous voudrions remercier Daniel Bechennec pour sa grande contribution à la mise à disposition de ses belles œuvres de l’aéronautique navale.

A Pierre André Biron avec qui nous persévérons pour mettre le virtuel au service du culturel. 
Déjà deux étapes franchies avec le "Goliath" et le Hangar d'Ecausseville et qui présagent d'autres projets en route.

Un grand merci et toute notre reconnaissance aux propriétaires du Château Landolff qui nous avaient ouvert leur lieu lors de la journée du Patrimoine.

Joyeuses fêtes de fin d'année dans la prudence et la modération.


lundi 14 décembre 2020

Le Normandie-Niemen au 1er meeting aérien d’après-guerre en Suisse

Yak 3 - Cointrin / Coll A.Violand 
Ce meeting aérien oublié de Cointrin est par ailleurs aussi le 1er meeting vu en Suisse dans l’après-guerre.

Le 9 juin 1946 les ailes françaises sont alors à l’honneur à Genève notamment grâce à la présence de l’escadrille Normandie-Niemen et de ses avions russes Yak-3, ainsi que de plusieurs pilotes d’essais oeuvrant pour des constructeurs de l’hexagone.

Le meeting complète le 10ème Foire de Genève, symbole du renouveau économique et 1er salon renaissant après la fin des hostilités.

Le Normandie-Niemen (NN), la plus talentueuse escadrille de français durant la guerre

Difficile d’imaginer pourquoi la presse genevoise n’a fait que peu de cas de la manifestation aérienne du 9 juin 1946. Ce 1er meeting aérien helvétique de l’après-guerre, avec la venue de présentations de qualité, se déroula par beau temps durant le week-end de Pentecôte peu avant les vacances scolaire et attira une foule considérable nous dit la Tribune de Genève du 11. Mais le véritable événement local d’alors est lié à l’existence de la 10ème Foire de Genève, ancêtre du Salon des arts ménagers, qui se déroule du 1 au 16 et dont les journaux se délecte sur plusieurs pages chaque jour. Si la 2ème guerre mondiale est enfin terminée depuis un an, ce n’est qu’avec le printemps 1946 que l’activité reprend fortement, la foire en est un exemple, en même temps qu’une ouverture à la consommation. Les "Journées françaises" de la foire, sont donc épaulées par ce meeting aérien qui a aussi pour but de montrer les nouveaux appareils légers livrables par la France tout en offrant le spectacle de sa plus talentueuse escadrille de la dernière guerre.

Après la chute de la France, puis la création des Forces Françaises Libres, à la fin 1942 on recruta des aviateurs français, mécanos, traducteurs, etc. pour combattre l’Allemagne depuis la Russie au sein d’une nouvelle escadrille baptisée "Normandie-Niemen". D’Angleterre ou du Moyen-Orient, des hommes rejoignent l’URSS. L’escadrille "NN" finira cette guerre avec un score de 273 victoires aériennes, 37 probables, 47 avions endommagés et malgré la perte de 37 pilotes. A l’armistice, Staline offre les chasseurs russes Yak-3 aux 40 pilotes français qui rentreront en France à leur bord en juin 1945. On ôte les marquages russes, on ajoute la croix de Lorraine, des cocardes et du bleu-blanc-rouge sur la dérive alors que la casserole d’hélice porte déjà ces couleurs, pendant que la carlingue reste dans les tons gris-bleu.

Cette escadrille GC III/5 basée à Toussus-le-Noble doit perdurer et fera de nombreuses démonstrations dans l’Hexagone et quelques rares excursions à l’étranger dont en Suisse.

Ce sont six Yak-3 qui se posent à Cointrin le dimanche 9 après un vol en formation de 1h10’ de Toussus à Dijon, puis de 30 minutes jusqu’à Cointrin.

Le chef de patrouille, le Lt Marchi (no.4), est secondé par le Lt Penzini (no.20). On cite aussi les pilotes Pierre Bleton (1919-1996) et Yves Mahé (1919-1962) (avions no.14 et 35). Les aviateurs sont reçus par le major J.R.Pierroz, Poncet patron de la Tarsa, Devaud prés. de l’Aéro-Club ; Yves Maître, prés. de l’Avia, le capitaine M.Weber, ainsi que par de nombreux officiers aviateurs suisses. Des pilotes d’essais d’usine français sont déjà là, "as" de l’acrobatie, comme M.Doret, F.Détré, L.Galy et F.Lasne.

Le matin, ils font déjà frissonner les spectateurs en voltigeant à bord de bi-quadriplaces de l’aviation légère comme les Nord 1101/1002, S.E. 2300, Guerchaix-Roche T35 ou le Stampe. Un gros bimoteur militaire français (Siebel NC707) débarque encore un groupe de sous-officiers observateurs, des mécaniciens, et un officier de liaison le ss-lt Eichenbaum. Pendant une période, le public peut même s’approcher des appareils au sol. Vers 15h30, quatre des appareils de la NN dédiés à la voltige débutent un vol de 25 minutes ne dépassant pas l’altitude de 1.600m : "Les figures les plus étonnantes de la chasse ou de l’acrobatie n’ont plus de secret pour ces as du manche à balais. (TdGe)"

NB : Les avions Nord 1101 et 1002 sont développés à partir du Messerschmitt Bf108 Taïfun. Le S.E.2300 de la SNCASE ne sera construit qu’à 2 ex dont ce F-BEEL à moteur Renault 4 Pei de 140cv qui ressemble au Nord 1101. Le Guerchaix-Roche T35 fut un avion de liaison des FAFL.

Yak 3 - Cointrin / Coll A.Violand

Des pilotes français prestigieux en temps de guerre comme en temps la paix

Le Lt Roger Marchi, né en 1919, 2.230h de vol, 107 missions de guerre, crédité de 13 victoires aériennes, décèdera à 27 ans le 17 juillet 1946 dans le crash d’un avion de tourisme par la faute de son passager un mois après son passage en Suisse (baptême de l’air).

Le Lt Dominique Penzini (1914-1979) dit "Pinceau", mena quelque 253 missions de guerre dont 132 de chasse, avec 9 victoires homologuées dont 3 individuelles (1940). Après guerre, il devient responsable de la patrouille acrobatique du Normandie-Niemen et fera quelque 34 meetings en France et en Suisse. Il remplacera Marchi, à la tête de l’escadrille en août 1946.

Georges Détré (1902-1987), "le beau Georges", chef pilote d’essais, remporta notamment la Coupe Deutsch de la Meurthe avec 322,8 km/h (1933). Il décrocha un record d’altitude à 14.843m (08.1936). Il pilota le 1er Noratlas de série et le prototype du Stampe S.V.4C (06.1945) et, à 44 ans, voltigera à Genève avec cet appareil le 9 juin 1946. Sa carrière se poursuivra.

Léopold Galy (1908-2001), futur pilote d’essai ; quitte la 1ère Escadre de chasse, entre chez Dewoitine (Toulouse, 1937), pour faire équipe avec le chef pilote d’essais M.Doret qui le forme à la voltige (Dewoitine 520, etc.). Chez Sud Aviation, il pilotera le Mistral (Vampire), la Caravelle et totalisera 3.200h de vol en 1966 avec de nombreuses démos à l’étranger.

Marcel Doret si connu comme voltigeur sur Dewoitine est, lui, déjà bien cité dans Pionnair.

Fernand Lasne (1894-1984) entre dans l’aviation militaire comme mécano (1915). Breveté pilote (03.1917) il est affecté en escadrille de chasse. Fin août 1918 il est pilote d’essai à Villacoublay puis embauché chez Nieuport (1920) ; 2ème de la Coupe Deutsch de la Meurthe (1921) il remporte l’édition de 1922, puis le Tour de France Aérien pour avions de tourisme (1924). En 1925-26 il s’attribue 16 records internationaux de vitesse et de distance à bord d’un Nieuport Delage NiD.42. Après la guerre il réalisera le 1er vol du bimoteur embarqué SNCAC NC.1070 (mai 1947), puis le 1er vol du NC.1071, premier biréacteur français (10.1948) et celui du 1er monoplace à réaction français, le NC.1080 (07.1949). Il prendra sa retraite en 1958 avec 5.000h de vol et après avoir décollé 30 prototypes.

La vie passionnante du "Genevois" du Normandie-Niemen

Igor Eichenbaum, du "NN" 
Crédit Photo:  Pionnair

Quant au ss-lt français cité à Cointrin le 9 juin, Igor Eichenbaum, il est né à Plainpalais (Genève) le 2 septembre 1910, fils de deux immigrés russophones … et passera la 2ème Guerre mondiale comme interprète dans l’escadrille Normandie-Niemen ! Sa jeunesse ne fut pas de tout repos : à 7 ans, ne parlant que français, il tente de rejoindre son père en Russie. Il y reste jusqu’en 1921 isolé chez des proches où il apprendra le russe. Ses parents l’emportent alors en Allemagne où Igor ne parlera plus qu’allemand tout en résidant à côté d’un aérodrome. A 15 ans il retrouve son père en France ayant oublié de parler le russe et le français. Il termine ses études près de Paris, devient ouvrier d’usine et vise un brevet de préparation militaire en aviation. Sa myopie l’empêchera à jamais de piloter et les mutations de base en base, et surtout la guerre, le mèneront en service au Liban comme adjudant mécanicien d’armement (1940).

Pensant rallier la France libre du côté de Madagascar, il se retrouve à Djibouti d’où il s’évade en avion (12.1942) et intègre les Forces Françaises Libres en Abyssinie (FAFL). C’est alors qu’il apprend que l’on cherche des volontaires français pour le Russie. Rejoignant l’Afrique du Sud il rallie l’Angleterre (06.1943) ou un convoi l’amènera, via le Caire, en Iran, puis en Russie. Il deviendra alors l’un des interprètes du NN, plutôt que mécano, avec son ami Paul Pistrack et au grade d’aspirant (09.1943). Après guerre, revenu au rôle d’armurier et surnommé "Boum-Boum", il devient le dévoué secrétaire général de l’Association des Anciens du Normandie-Niemen créée en 1945, dans le but de garder vivant le souvenir des disparus et renforcer les liens d’amitié entre les anciens combattants soviétiques et leurs camarades français. Il sera nommé lieutenant en septembre 1946 puis capitaine en avril 1952. Bardé dune quinzaine de décorations françaises, soviétiques et autres, le commandant Eichenbaum disparaitra en 1987.

Les suites du meeting du 9 juin 1946 à Cointrin

Le lundi 10 juin 1946, l’escadrille Normandie-Niemen poursuit son périple en Suisse. Les 6 appareils rejoignent Bienne après un vol de 30 minutes. Le 11 juin, ils atteignent Zurich Dübendorf après 40 minutes de vol. Le carnet de vol de D. Penzini ne mentionne pas de démonstrations de voltige de sa part sur ces deux sites suisses. Le 12 juin, c’est le retour en France après 45’ de vol entre Zurich et Dijon. Quelque 45 autres minutes encore et ils se posent sur leur base de Toussus-le-Noble. La tournée en Suisse n’aura comptabilisé que 4h45’ de vol avec les Yak-3.

A noter que l’on reverra l’escadrille dans la région, à Chambéry, le 13 août.

La guerre froide a débuté entre l’Est et l’Ouest. On ne souhaite plus garder de matériel soviétique dans les troupes françaises. Par ailleurs les pilotes de chasse ne rêvent que de "jet" dorénavant. Les Yak-3 sont retirés du service actif au début 1947. Malgré qu’ils aient été offerts aux pilotes à l’origine, l’Etat français s’en débarrasse.

Un exemplaire (no.18) est conservé pour le Musée de l’air. Il est toujours exposé de nos jours dans sa livrée russe mais avec le no.4 aux couleurs de R.Marchi. Il s’agit d’un appareil de 1943 aux caractéristiques suivantes : envergure de 9,2m, longueur 8,5m, hauteur 2,38m, surface alaire 17,62m2, poids au décollage 2.660kg, vitesse max 648km/h, plafond pratique 10.000m, armé de 2 mitrailleuses synchronisées de 12,7mm et d’un canon Hispano de 20mm.

Pour Genève, il reste à mentionner la conférence du mardi 27 février 1951 organisée par l’Aéro-Club de Genève et l’Avia, qui se déroule à la salle de la Réformation ou le pilote NN, le capitaine Roger Sauvage vient présenter des films et photos sur le thème du Normandie-Niemen en Russie. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage bien connu "Un du Normandie-Niemen" (1950).

Extrait de Pionnaire-ge : Le site des pionniers de l’aéronautique à Genève

 

mardi 1 décembre 2020

« Nous n'avons rien de semblable aux Etats-Unis » déclare Cary Grant à Toussus-le-Noble


La fête aérienne à Toussus le Noble - avril 1946

Une foule imposante était venue malgré le temps frais et venteux du jour. Elle était demeurée debout, captive du spectacle et plusieurs heures durant. N'est ce pas là une preuve flagrante de la qualité de la manifestation et de son objet ?

Le ministre Ch. Tillon avait tenu à assister à cette vivante exposition.

Trente appareils de tous genres avions et planeurs ont évolué au-dessus du terrain, en sur-vitesse et au ralenti. Ils étaient pilotés par la plupart de nos plus grands as : Doret, Destrée, Marcelle Choisnet... qui ont, une fois de plus, fait la preuve de leurs hautes qualités, tout en mettant en valeur la production française aéronautique légère et privée.

Unis dans une présentation simultanée, les prototypes rappelaient néanmoins trois âges de l'aviation française. Nous avons pu voir en effet :

Le Taupin. — Construction de bois et toile. Biplace. Vitesse de croisière 105 km.-h. Moteur Régnier 70 C.V. rappelant les  constructions de 1935.

L'Atalante. — Construction bois et toile. Biplace. Vitesse de croisière 170 km.-h. avec le même moteur Régnier 70 C.V. rappelant les constructions de 1939.

Puis nous avons pu admirer sans restriction certains appareils parmi la construction de 1946, entièrement métalliques (ceci soit dit en passant a frappé avec bonheur les personnalités étrangères présentes). Nous nous permettrons de citer quatre d'entre eux :

Le S.U.C. 10. — Construction métallique. Quadriplace. Empennage porté par deux poutres.  Train tricycle. Un moteur Renault 220 C.V. Hélice propulsive. Vitesse de croisière 245 km.-h. Rayon d'action 1.000 .km.

Nord. 1101. — Construction entièrement métallique. Quadriplace. Train tricycle escamotable. Moteur Renault 220 C.V. Vitesse de croisière 270 km.-h. Rayon d'action 1.200 km.

Nord 1200. — Construction entièrement métallique. Triplace. Atterrisseur tricycle escamotable. Moteur Renault 140 C.V. Vitesse de croisière 230 -km.-h, Rayon d'action 830 km.

Guerchais-Roche 30. — Construction bois. Moteur Ford V8 90 C.V Vitesse de croisière 170 km.-h. Rayon d'action 580 km. Enfin, il serait injuste de ne pas apprécier à sa juste valeur une production d'avant-garde « l'aile volante ». avion d'étude qui représente une belle tentative dans l'étude de l'aviation de tourisme de l'avenir.

Trois « Yaks » du régiment Normandie-Niémen ont clos cette journée réconfortante pour les ailes françaises, quelques exhibitions très applaudies.

Cary Grant - 1946
Nous regrettons vivement de ne pouvoir donner davantage d'ampleur à la relation, que nous voudrions plus complète, de cette attrayante et instructive présentation de Toussus-le- Noble..

Nous voudrions, en manière d'appréciation impersonnelle, confier à nos lecteurs quelques réflexions entendues, émanant de personnalités étrangères. 
Cary Grant avec sa simplicité coutumière, donna son appréciation a peu près en ces termes : 
« Nous n'avons rien de similaire aux Etats-Unis ». 
Des attachés commerciaux, faisant une comparaison avec les avions de tourisme anglais, notaient le confort et l'aisance spacieuse des appareils français.

Qu'il nous soit permis, en marge, de noter que, en cette occasion, le plaisir nous fut donné  d'admirer le S.O. 30 R. qui portera avec honneur et sécurité, nos trois couleurs dans les ciels de demain.


Extraits de la revue DECOLLAGE - Mai 1946


vendredi 20 novembre 2020

Le Fonds René Crozet, Anciens Aérodromes et Aériastory


René Crozet
Anciens Aérodromes©  
« L’avion, engin d’expérience et de sport avant la guerre, instrument de combat pendant les hostilités, tend, depuis 1918, à devenir un moyen de transport. Le dernier venu et le plus rapide des engins créés par l’homme pour diminuer les distances ouvre à l’humanité le domaine illimité de l’atmosphère. Au-dessus de la route, du rail et du navire, l’avion commence à prendre rang parmi les moyens modernes de circulation. » 
écrit
 le géographe René Crozet en 1925, dans un article des Annales de géographie.

René Crozet est né le 26 avril 1896 à Romorantin, en Sologne. Juste après avoir participé à la fin de la guerre 1914-1918, il sera agrégé d’histoire et de géographie. Il passe sa thèse avant d’être nommé professeur à Poitiers en 1936. Sa passion professionnelle s'attache à l'Art Roman. En 1954, il sera nommé par Gaston Berger, directeur général de l’enseignement supérieur, au poste de premier directeur du Centre d’Études Supérieures de la Civilisation Médiévale. Après plusieurs succès dans ce domaine un poste d’enseignement lui est offert à Yale University.

En plus de cet énorme travail fourni durant toutes ces années d’enseignement, René Crozet avait aussi deux passions : l’aviation et le chemin de fer. 

En historien et géographe avisé, il a retranscrit méthodiquement ses observations sur des carnets. Tout ce qui avait un rapport avec ce qu’il voyait et constatait dans le domaine aéronautique depuis 1909 pour terminer en 1971.
Photographe à l'excellent coup de crayon, ce passionné laisse un ensemble de 
photos et dessins d’une grande richesse et de qualité.

L’histoire de ce dossier et la mise en valeur de ce trésor

Croquis M Farman - René Crozet
Anciens Aérodromes © 
Juste avant le passage en l’année 2000, un
e personne, probablement un descendant de René Crozet apporte un dossier volumineux au centre ONERA de Meudon-la-Forêt. 
« Faites-en bon usage » dit-il avant de partir sans laisser d’adresse.

Or, il n’est pas dans les missions de L’Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales, d’exploiter ce genre de dossier.  Il a néanmoins été conservé précieusement durant des années avant d’être confié à l’association Anciens-Aérodromes pour sa valorisation.

Aériastory, partenaire et membre d'Anciens Aérodromes s’engage dans l’étude pour faire connaitre ce fonds qui pourrait ouvrir des portes sur des trésors et un passé oubliés.

Sur des parcours similaires, déjà en 2018, nous avions découvert l'Escadrille Française du Tsar dans la collection de Patrick Charrier puis en 2019, les frères Novell et le passé aéronautique Catalan au travers des cartes postales remises par Sol Vidal Massaguer et qui feront l’objet d’une conférence  et d'une vidéo à Barcelone, en 2021.  

Ainsi, nous nous engagerons en 2020 avec Anciens Aérodromes sur ce nouveau chemin de René Crozet.

A suivre…

mardi 10 novembre 2020

1946 – Le Normandie-Niemen, levier dans la renaissance d’un aérodrome

Yak 3 - Toussus le Noble
crédit photo : Hervé Pierrot - NN
Année 1946 - La proximité de la capitale et la renommée passée de l'aérodrome de Toussus-le-Noble en font le site idéal pour le développement de l'aviation de tourisme et d'affaires. Orly est alors l'aérodrome des longs courriers et Le Bourget celui des liaisons européennes, que l'on veut progressivement vouer au fret aérien. 
Des kermesses aériennes et des salons professionnels sont organisés à Toussus et connaissent un très grand succès jusqu'au début des années soixante-dix.

Le nouvel aérodrome de Toussus ne ressemble ni à l'ancien aérodrome Farman, ni à Toussus-Paris. Cette renaissance peut être datée du 24 octobre 1946, jour où le commandant Henri Tessier, succède au commandant militaire Tromeur et ouvre le terrain à la circulation aérienne publique, ouverture confirmée par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 alors que le Normandie-Niemen est encore là pour quelques mois.

Le commandant Tessier cherche à faire de Toussus-le-Noble un aérodrome agréable d'autant que l'idée d'un centre d'activités de loisirs demeure dans les esprits. Les abords sont traités en pelouses et massifs de fleurs, régulièrement entretenus, effaçant progressivement la trace de l'histoire. Les sociétés et les aéroclubs qui s'installent sur le terrain participent à l'aménagement de la zone Sud en rénovant les hangars de Toussus-Paris et ceux construits hâtivement pour le Normandie-Niemen, en établissant de nouveaux hangars dont des abris allemands et par des constructions neuves, comme l'élégant bâtiment d'Air Tourist.

Pour vanter les mérites de l'aérodrome de Toussus-le-Noble, Henri Tessier retrouve les arguments des frères Farman : l'attrait d'une région à vingt minutes du centre de Paris, le château de Versailles et la vallée de Chevreuse, prétextes à d'agréables promenades aériennes, la possibilité de déjeuner dans un cadre privilégié et original.

Reprenant aussi le rêve de Toussus-Paris, l'aérodrome est qualifié, en 1954, de futur centre touristique bientôt doté de tennis, de terrains de volley-ball, de boules ou de « méridionale pétanque » sans oublier un parc de jeux pour les enfants.


22 Avril 1946, première manifestation aérienne de l’Après-Guerre

Le premier Salon aéronautique de France après guerre intervient dans le cadre du deuxième Congrès national de l'aviation qui se tient à la Sorbonne du 15 au 25 avril 1946. Deux mille sept cents congressistes (savants, ingénieurs, industriels, techniciens, ouvriers, civils et militaires) se penchent sur l'avenir de l'aviation française où tout est à reconstruire.

Le lundi de Pâques, 22 avril 1946, le congrès se rend à Toussus-le-Noble pour une présentation d'avions de tourisme et de planeurs.

Tôt dans la matinée, les badauds arrivent et, depuis les barrières de sécurité engagent la conversation avec les pilotes et les constructeurs présents auprès des appareils quand un camion décharge un avion en pièces détachées : comme l'avait fait REP autrefois, en dix minutes, un avion, le SECAT RG60 est monté et mis en place sur la pelouse.

L'après-midi, le public s'enrichit de visages connus : Henri Farman, Maryse Bastié, Charles Dollfus, Robert Morane, plusieurs officiers du Normandie-Niemen dont Robert Marchi, qui faisait aussi partie du Bureau du Groupe Aérien du Touring Club, ainsi que des officiers russes, anglais et américains.

Programme Salon Aéronautique 22-04-1946
Toussus le Noble
Revue Décollage - 19/04/1946
Gallica - bnf
Vers 15 heures, Charles Tillon, ministre de l'Armement, arrive avec son jeune fils et se montre soucieux du prix des avions qu'on lui présente : l'État est à la recherche de l'avion d'aéroclub économique.

 Une vingtaine d'appareils est présentée en vol: les pilotes les plus avertis rompent la monotonie du spectacle par des démonstrations d'acrobaties ; des planeurs, Guerchais-Roche, Castel-Mauboussin, C800 et PM200, remorqués par des Fieseler, se livrent, eux aussi, à de remarquables manoeuvres de voltige ; un hydravion, le SCAN20 fait plusieurs passages dans le ciel de Toussus.

Ce premier Salon aéronautique de France est regardé comme un succès qui a permis d'évaluer production et les développements nécessaires.

Pour Toussus-le-Noble c'est le début d’une ère prospère : le 20 juin suivant s'y tient en effet, la première fête aérienne de l'après-guerre avec une participation active du Normandie-Niemen, puis les événements aériens s'enchaînent.. .

L’engouement pour l'aviation populaire est resté intact. Les pouvoirs officiels, soucieux de relancer cette aviation, organisent un concours pour un appareil léger, fiable et d'un prix abordable, stimulant la créativité de nombreux ingénieurs.

Comme avant-guerre, par des subventions pour l'achat d'appareils et des bourses de formation, par la détaxe du carburant, par l'affectation de moniteurs d'Etat, ils encouragent le fonctionnement d'aéroclubs qui se multiplient dans tout le pays et de fréquentes fêtes aériennes tentent d'amener un public toujours plus large à la pratique de l'aviation.


Une reprise rapide de l’activité des aéroclubs

Selon le directeur de la formation aéronautique et des sports aériens de 1957, on comptait, en 1938, pour toute la France, 640 avions dans les aéroclubs.

En 1946, date de reprise de l'activité de l'aérodrome de Toussus-le-Noble, il n'y en a plus que 12, mais déjà 319 en 1950.

On retrouve le niveau d'avant-guerre en 1954 avec 641 appareils qui vont, en trois ans, plus que doubler pour atteindre 1 427 avions d'aéroclubs en 1957.

Le premier aéroclub à revenir sur le terrain de Toussus-le-Noble est le club Louis Moulliard. Logé d'abord dans le hangar face aux ruines de l'Aviatic Hôtel, il s'installe ensuite dans un des petits hangars demi-tonneau de la zone Sud.  Le club disparaît en 1950, remplacé par l'aéroclub du Cinéma de Georges Peclet.

Parmi les aéroclubs qui s'installent en 1947, deux sont toujours sur le terrain : l'aéroclub du canton de Sceaux créé en 1937, aujourd'hui Air Europ'Club de Toussus-le-Noble et le Groupe Aérien du Touring Club de France créé en 1930, basé auparavant à Buc.  En 1949, le Groupe Aérien du Touring Club de France ouvre un lieu de restauration et le 20 juillet 1949, une déclaration d'intention d'exploiter un débit de boissons en qualité de propriétare, successeur de Sorin et Cie pour la licence est fait par par le président du TCF Henri Gasquet.

Le club Air France arrive en 1952, c'est le troisième plus ancien aéroclub de  Toussus-le-Noble.

À l'opposé, des clubs de cette époque partiront sur d'autres aérodromes comme le club des Cheminots qui va à Guyancourt ou le club Hispano-Suiza, parti à Pontoise.

À Toussus-le-Noble, "il se passait souvent quelque chose, ... c'était un festival de voltige - époque de Max Delhomme, de Jean Falloux - l'arrivée d'une course, la venue d'une vedette.."  

Le  trafic aérien est important - on enregistre 1 180 mouvements dans la journée du 11 juillet 1949. Ce trafic s'écoule par la seule piste en grilles qui ne sera bitumée, à même les grilles, que vers 1960 ; les tours de piste y ont la part belle.

Une bande gazonnée de six cents mètres sur cent est alors aménagée en 1950, au sud de la piste en grilles, avec sa propre voie d'accès et permet d'absorber le trafic des avions-école qui peuvent atterrir, deux par deux en léger décalé, dégageant rapidement la piste. 

Extraits : D'Azur et d'Or - Centenaire aeroport Toussus le Noble 2007 

vendredi 6 novembre 2020

La réalité virtuelle au service du patrimoine

Extrait vidéo P.A Biron - Trailer CAC

Aeriastory et ses partenaires s'impliquent au Centenaire du hangar à dirigeables d’Ecausseville (Manche). 

Pour cause de pandémie, les événements festifs et culturels programmés pour l’occasion ont, soit été annulés, modifiés ou ajournés. 

Cela n’a toutefois pas eu d’impact sur l'engagement que nous avions pris dans ce projet ; celui d’une immersion virtuelle dans ce bâtiment. 

Une action 3.0, tout-temps, tout-terrain, amovible, manipulable à souhait et en tout lieu ! Le résultat d'une expérience acquise lors l'organisation du Centenaire de l'aviation civile et commerciale en 2019. (lien à l'article) aux résultats que l'on connait (Vidéo). 

Après le premier trailer du SSZ lancé en avril 2020, Pierre-André Biron vient de récidiver avec la livraison de la deuxième tranche du projet de Réalité Virtuelle coordonnée par l’Association des Amis du Hangar à Dirigeables d’Ecausseville (AAHDE) ; deuxième tranche financée par deux sponsors, la Communauté d'Agglomération du Cotentin (CAC) et COBATY Manche.  

Ce qui a valu un retour éloquent selon les termes du chargé de projets des équipements d'attractivité et du patrimoine au Pôle Stratégie et Développement Territorial : "Je suis face à un film qui va illustrer superbement le centenaire du hangar" qu'il qualifie : "d'Investissement intelligent" pour en faire la promotion.

Nous espérons vivement que nos deux sponsors, et d'autres qui s'y joigneront, pourront encore nous soutenir pour de prochaines étapes qui restent à franchir pour atteindre la pleine visite virtuelle de l’ensemble du terrain du hangar à dirigeables d’Ecausseville, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Une visite virtuelle sur une base de technologie avancée, aux débouchés culturels, promotionnels et technologiques multiples.

La Réalité Virtuelle (Virtual Reality : VR) gagne de plus en plus de domaines, cette voie royale engagée dans l’aéronautique a dernièrement fait son entrée dans celui de la valorisation du patrimoine ferroviaire.
La Fab AR/VR de la SNCF vient de créer sa première visite virtuelle, dédiée au bunker de la Gare de Paris-Est et travaille à présent sur l’Orient Express.  Une immersion dans des projets d’un nouveau genre au travers d’un socle technologique en plein épanouissement.

La réalité virtuelle et la réalité augmentée (Augmented Reality : AR) font aujourd’hui partie des nouvelles technologies en forte expansion.  Un marché hardware et software compris qui devrait atteindre 161 milliards d’euros d’ici 2025 selon Goldman Sachs. 
L'investissement dans ce domaine devient un must. La compétition est rude.

Nous l’avions compris en 2007 avec Gerald Similovsky et Alain Merour d'Aviation Sans Frontières, lors de sa présence au Centenaire de  l'Aéroport de Toussus puis à l'inauguration des locaux de E-aviation en 2009.  Evolution que nous avions intégré dans notre proposition pour la reconversion du fort du Haut-Buc (dossier.pdf) et enfin en 2019 à la concrétisation d’un premier objectif lors du Centenaire de l’aviation Civile et commerciale par la visite virtuelle du Farman Goliath qui nous a donné l'envol.

Entouré d’une communauté dédiée et de partenaires solides et fiables, le développement d’un socle technologique, contractuel et méthodologique sur des plateformes dédiées serait tout indiqué pour accélérer, optimiser et développer ce type de projets AR/VR. 
Nous pensons tout particulièrement aux terrains de l'EAN à Toussus le Noble, à reconvertir, sans projets précis réalisables.  

Ce serait un souffle nouveau à la formation de demain. Une montée en compétence d'un lieu de développement qui tout en valorisant un patrimoine, pourrait reproduire de manière immersive des situations réelles. 
Des expériences permises par la 5G,  et sur une plateforme aéronautique tournée vers l’avenir…


mercredi 4 novembre 2020

COBATY-Manche très engagé pour la restauration du hangar à dirigeables d’Ecausseville

           Hangar d'Ecausseville,immense voûte de béton armé 
                  150 m de long, 40 m de large et 31 m de haut 

Monument historique depuis 2003, le hangar à dirigeables d’Ecausseville dans la Manche est le seul survivant des hangars construits par la Marine pour abriter les dirigeables chargés de repérer les sous-marins allemands pendant la Guerre 14-18.
Un bâtiment exceptionnel sur le plan technique (gros œuvre et charpente entièrement en béton armé, tuiles en ciment armé pour la toiture). 
Depuis 2010, sous l’impulsion de son Past-Président Jean-Max Gabet, Cobaty Manche apporte conseil et expertise pour sa restauration et sa mise en valeur. C’est donc tout naturellement que le District 4 est partenaire du colloque organisé en octobre à l’occasion du centenaire de ce hangar. 
Son Président, le même Jean-Max Gabet, explique pourquoi Cobaty est dans son rôle en étant partenaire de cette valorisation d’un patrimoine exceptionnel.

Cobatynfo : Pourquoi, dès 2010, Cobaty Manche s’est-il intéressé à cet étonnant bâtiment ?

Jean-Max Gabet,
Président du District 4
et Past-Président de Cobaty Manche.

Jean-Max Gabet :
Le 23 juin 2010, en tant que Président de Cobaty Manche, j’ai proposé aux membres une soirée très originale : la découverte du hangar à dirigeables d’Ecausseville, bâtiment qui avait attiré mon attention dès 1990. Accueilli par Philippe Belin, Président de l’Association des Amis du Hangar à Dirigeables d’Ecausseville (AAHDE) - il nous a malheureusement quittés le 16 mars 2020 -, les Cobatystes ont pu découvrir cette immense voûte en béton armé de 150 m de long, 40 m de large et 31 m de haut qui se dresse non loin de Cherbourg à proximité de Montebourg. Cet étonnant bâtiment est d’ailleurs l’unique témoin des 12 centres construits par la Marine pendant la Première Guerre mondiale. Philippe Belin, fervent défenseur de ce hangar, a expliqué aux Cobatystes : « Notre objectif est sa rénovation pour redynamiser le site en organisant des activités, notamment aéronautiques : manifestations aériennes ; démonstrations indoor de ballons ; dirigeables radiocommandés. » Cobaty Manche s’est alors engagé à apporter un soutien de conseil et d’expertise pour la mise en valeur de ce bâtiment. En effet, il est le témoin à la fois des premières audaces de la construction en béton (1919) mais aussi des pathologies liées aux premières expériences du béton armé, aux intempéries et outrages du temps. Je me suis dit que ce serait notre « Trait Bleu Local », tout en étant conscient que ce projet de rénovation serait de longue durée. De ce fait, pour poursuivre l’aventure du hangar, Cobaty Manche, à savoir Jean-Yves Reuzé, Denis Métivier et moi-même, a décidé de participer, depuis cette date, au Comité de pilotage de l’AAHDE.

Concrètement, depuis 10 ans, quel a été l’apport des Cobatystes pour restaurer ce hangar ? Où en est cette restauration ?

En fait, la restauration du hangar n’a pas encore débuté car le montant des travaux est très important. Pourtant, nous ne sommes pas restés inactifs. Nous avons participé à au moins trois réunions annuelles sur différents sujets et apporté notre assistance aux actions suivantes.

• Participation, en 2011, à l’élaboration des cahiers des charges concernant les deux consultations lancées par les élus de la Communauté de Communes (ComCom) de Montebourg sous l’impulsion de l’AAHDE, à savoir : missions de diagnostics structurel et architectural ainsi qu’études de faisabilité pour réhabiliter le hangar ; étude d’opportunité pour sa valorisation.

• En 2013, participation à l’analyse des offres reçues pour ces deux consultations et présentation des conclusions de ces analyses au Bureau des élus de la ComCom de Montebourg. Nos appréciations d’experts et arguments ont retenu toute leur attention. En particulier pour le choix de l’agence d’architecture pour la première consultation où nous avons défendu les choix techniques de l’offre du cabinet d’architecture retenu, bien que plus chère. Et je tiens à citer les mots de félicitations de notre regretté Philippe Belin : « Je viens d’avoir le résultat de la délibération du Bureau de la ComCom.  Grâce à vous c’est gagné ! Ils vont passer la commande à l’agence 2BDM… Merci à vous, c’est un formidable appui que vous nous avez apporté ».

Située non loin de Cherbourg à proximité de Montebourg,
cet hangar est l’unique témoin des 12 centres construits
par la Marine pour repérer les sous-marins allemands
pendant la Première Guerre mondiale.

 

• Suite à une intervention de Fressynet durant le Congrès Cobaty de Marseille, nous avons fait venir au hangar, le 19 mai 2014, deux responsables de cette entreprise pour les sensibiliser à sa restauration.

• La ComCom de Montebourg cesse de s’occuper de la gestion du hangar fin 2016. Elle est reprise par les services du Conseil Départemental de la Manche (CD50) en 2017 et 2018. Pendant cette période, des réunions ont lieu au CD50 auxquelles je participais, mais qui n’ont donné aucun résultat car nous ne connaissions pas le maître d’ouvrage.

• En janvier 2019, la Communauté d’Agglomération du Cotentin (CAC) devient propriétaire du hangar et souhaite sa réhabilitation pour en faire un pôle de tourisme. Le dossier de restauration est donc reparti et entre de bonnes mains.

Cobaty Manche fait partie du Comité d’organisation du colloque qui devrait se tenir en octobre prochain à l’occasion du centenaire du hangar. Quel est son rôle ?

Pour redorer le blason du hangar, l’AAHDE a décidé d’organiser ce colloque, avec l’appui des services financiers et techniques de la CAC. J’ai voulu, avec l’accord des membres de Cobaty Manche, me joindre à l’organisation de ce colloque toujours dans l’optique de pouvoir aider l’AAHDE et la CAC dans la recherche de mécènes pour la restauration. Et ce d’autant plus que nous avons maintenant un maître d’ouvrage. 
Notre rôle est de participer à l’organisation matérielle et technique de ce colloque.

 Enfin, étant un partenaire très actif de la « renaissance » de ce hangar, estimes-tu que Cobaty est dans son rôle ?

L’objectif de ce colloque est de sensibiliser différents acteurs (élus, architectes, entreprises du BTP, industriels des produits de construction, professionnels du tourisme, mécènes…) à la restauration et à l’avenir de ce hangar. 
Nous ne pouvions pas rater cette opportunité d’être un partenaire actif de la « renaissance » de ce hangar car Cobaty, par sa diversité de métiers représentés et par les compétences d’experts de ses membres, a tous les atouts pour relever les défis de la restauration de ce hangar et, de plus, c’est un projet que nous soutenons de longues dates. 
Je pense donc que Cobaty est dans son rôle, d‘autant que le Président fédéral actuel, Joël le Goff, m’apporte son soutien qui m’avait également été donné par les Past-Présidents Jacques Wermuth, Jean Louis Augereau et Thierry Oppikofer.

Je les en remercie sincèrement. Je tiens également à remercier Roland Leporcher, Président de la Commission fédérale « Communication » pour la rédaction et la diffusion d’articles concernant ce hangar.

https://www.aerobase.fr/ 
Extrait : Cobatyinfo  N°164 – Mai 2020  

P.S. Aériastory est partenaire de cet événement en 2020 et membre de l'AAHDE 

dimanche 1 novembre 2020

De l'idée à l'action !

 

la Flèche -  oct. 2020

Avoir des idées, c'est bien ; les concrétiser, c'est mieux!

Chez Aeriastory, si les idées ne manquent pas, leurs créations passent par le tamis des priorités dans des objectifs programmés et ciblés. Le réel défi n'est pas l'idée en elle-même mais de la réaliser.

Une étape que nous avons franchie, cette année encore, dans la valorisation de la Mémoire de 65 ans de présence de l'Aéronautique Navale à Toussus le Noble autour de partenaires et des équipes de passionnés. Une année dédiée au patrimoine aéronautique autour d’une exposition lors de la Journée Européenne du Patrimoine et à compléter par la réalisation d'une maquette Farman MF10 à la marque de la Marine posée dans la commune.
Une action fédératrice entre administrations, commune, sponsors et  partenaires de toutes catégories et spécialités, malgré une conjoncture balbutiante pour cause de crise sanitaire.

C'est avec reconnaissance qu'aujourd'hui nous pouvons montrer, avec Ludovic LAURENT, la structure primaire de la maquette actuellement en construction, dans la Sarthe.
Ludovic, un ancien mécanicien de la Marine, nous a ouvert généreusement son hangar et son atelier. Passionné, il a accepté de monter, sur plan, cette structure avec toute l'expertise acquise dans son métier.

Bouy - 2019

Une autre équipe constituée à Toussus se chargera de monter la maquette sur le rond-point de Toussus.   

La commune de Toussus aura pu ainsi faire réaliser, par ses habitants, un monument de Mémoire, exemple que nous avons repris de la Commune de Bouy (lien vers article)

Cette maquette d'un avion Farman sera une vitrine à la porte de Toussus le Noble,  face à son aéroport mythique et plus que centenaire, le long d'une voie de circulation douce. 

Les deux photos indiquent à l'échelle les dimensions des maquettes. En haut, celle en construction ;  en bas, la maquette de Bouy lors de notre visite avec Jean Cosme Rivière, pour s'en inspirer.

Histoire, Économie et Environnement, trois sujets réunis autour d'une même valorisation.


mercredi 21 octobre 2020

Partenariats et partage de compétences du Plateau de Saclay au Val de Gally

 

le 20 octobre 2020, au Restaurant le Bouchon, de Toussus le Noble, c'est scellé un partenariat et un partage de compétences.
Des destinations nouvelles, des projets et des actions qui se dessinent dans un développement autour de l'Histoire et l'Innovation dans une valorisation du patrimoine aéronautique.  

De droite à gauche, introduction des diverses parties 

Michel Conte, ancien directeur à la Banque Populaire Val de France, ancien Premier Maire Adjoint et Président fondateur de la nouvelle association Les Ailes Arcysiennes à Bois d'Arcy qui aura pour objectif de valoriser le patrimoine aéronautique de la commune de Bois D’Arcy et de sa région.

Philippe Gandillet ,  NEXT INNOV à la Banque Populaire Val de France, Directeur de la communauté du 106 à l’aéroport de Toussus le Noble, membre du Paris Versailles Saclay


Gérard Finan et Jean-Cosme Rivière, membres fondateurs de l'association Aeriastory


Une dynamique qui se met en mouvement pour un potentiel riche en couleurs.

dimanche 11 octobre 2020

Organismes et titres à Toussus le Noble

Au début des années 1990 les deux titres : directeur du Saman (Service d’approvisionnement en matériel de l’Aéronautique navale) » et commandant de la BAN (Base d’Aéronautique navale) Toussus le Noble (sans traits d’union) étaient adjoints, un capitaine de vaisseau ancien assumant ces deux fonctions(1).

Directeur correspond à un rôle administratif, en particulier une délégation ministérielle de gestion financière, et commandant à un rôle d’encadrement militaire. 

Le directeur du Saman était par ailleurs directeur d’établissement assurant la gestion du personnel civil de l’Aéronautique navale en région parisienne. 


Le Saman relevait du vice-amiral d’escadre, chef du SC.Aéro (service central de l’Aéronautique navale), situé à l’Hôtel de la marine, 2 rue Royale à Paris, conjointement à l’état-major de la marine. Le chef du SC.Aéro était directement placé sous les ordres de l’amiral chef d’état-major de la marine (CEMM). Le chef du SC.Aéro était également directeur du service de l’Aéronautique navale qui adjoignait au SC.Aéro d’autres organismes aéronautiques de la marine, comme le Saman, mais ce titre n’était employé que pour les opérations de gestion administrative. 


Le Saman avait la tutelle des Epan (Entrepôts principal de l’Aéronautique navale de Cuers et de Quimper-Guengat). L’entrepôt de Quimper-Guengat a été déplacé sur la BAN Lann Bihoué.  

 


 La BAN correspond à l’infrastructure de vie courante et de soutien de tous les organismes et personnes implantées sur le site, traditionnellement constituée de services généraux
(2), services opérations (inexistants à Toussus le Noble) et de services techniques. 

Sur la BAN étaient également implantés : 


  • le SC.Aéro/Tech : bureau technique sur Service central de l’Aéronautique navale, dépendant du vice-amiral d’escadre, chef du SC.Aéro situé à l’Hôtel de la marine, 2 rue Royale à Paris conjointement à l’état-major de la marine ; ce SC/Aéro Tech était dirigé par un capitaine de vaisseau ancien, chef du bureau technique du SC.Aéro, et lui-même constitué des :  

    • SC.Aéro/STech : section technique du SC.Aéro, dirigée par un capitaine de frégate, chef de la section technique du SC.Aéro (3) , et constitués des équipes techniques chargées de suivre les aéronefs ou les matériels aériens ; une équipe de personnel allemands et italiens étaient chargés du Br1150 Atlantic et adjointe à cette section ;

    • SC.Aéro/Setma : section d’environnement technique du matériel aérien, dirigée par un capitaine de frégate, chef de la section d’environnement du SC.Aéro, et constitué des équipes chargées de la planification des visites des matériels aériens, de la documentation technique, du matériel technique de soutien aéronautique ;

  • le Cigma : Centre international de gestion des matériels Atlantic, dirigé tour à tour par un officier supérieur allemand, français et italien, directeur du Cigma, et chargé de la logistique internationale des matériels du Br 1150 Atlantic ; il avait la tutelle de l’EIMA (Entrepôt international des matériels Atlantic, situé à Berre puis à Cuers et hors douane) ; 

  • Cerali (Centre Ralale de logistique intégré) créée à la fin de 1992, dirigé par un colonel de l’Armée de l’air, directeur de Cerali, et alors chargé de l’approvisionnement initial des matériels du Rafale


Ensuite le Saman a été distingué de la BAN, il y eu donc

  • un directeur du Saman (capitaine de vaisseau ancien) ;

  • un commandant de la BAN (capitaine de frégate).


La BAN, sur ordre d’un CEMM, est ensuite devenue EAN : établissement de l’Aéronautique navale, toujours commandé par un capitaine de frégate.  Cela n’a pas eu d’effet fonctionnel notable,


Lors des évolutions de la fin de la décennie 1990, le SC.Aéro a été modifié, les équipes des programmes aéronautiques et le bureau logistique rejoignant l’état-major de la marine. 

Le SC.Aéro fut alors constitué du SC.Aéro/Tech et de ses deux sections et restait autorité de tutelle du Saman ; son chef, contre-amiral, alors fut placé à Toussus le Noble. Sa mission principale était le soutien aéronautique et la disponibilité des moyens aériens de la marine. Comme les autres services de soutien de la marine et comme le contre-amiral commandant la force de l’Aéronautique navale (appelé Alavia), il était placé sous les ordres directs de l’amiral chef d’état-major de la marine (CEMM) auquel il rendait compte directement.


Dans les années 2000, le titre de directeur du Service de l’Aéronautique navale (4) était le seul utilisé et celui de chef du Service central de l’Aéronautique navale (SC Aéro) était délaissé.


CA2 Jacques Petit

de l’Académie de marine

 10 octobre 2020.



1. Ce qui fut mon cas de 1992 à 1995.

2. Les services généraux comprennent le service du commissariat chargé de la gestion militaire du personnel (bureau militaire),

des soldes (bureau administratif), de la restauration du ravitaillement en matériel autre qu’aéronautique.

3. Poste que j’ai tenu de 1990 à 1992.

4.  Fonction assumée par mes soins de 1999 à 2001. 


Crédit photos : CA2 Jacques Petit - Toussus 1992 - 1995