lundi 10 janvier 2022

Périodes électorales vs priorités économiques ?


Aérodrome de Guyancourt (disparu) et Zone Tango de Toussus (disparue)

Dans la Revue Française des Sciences Politiques, il est cité que : « La France a toujours fasciné les comparatistes du monde entier. Son espace politique plutôt original, son système partisan particulièrement polarisé et l’instabilité qui caractérise parfois la vie politique de ce pays en font un cas d’étude particulièrement riche. »

Il faudrait saisir les dynamiques de la compétition électorale et des clivages à la compétition sur le terrain des enjeux

En ce qui concerne notre environnement et en prenant un exemple à ce sujet,  y aurait-il eu un triangle des Bermudes entre Guyancourt et Toussus ? Qu’est devenue la « zone Tango » ?  

Selon les Mémoires du Commandant Jacques Pageix sur la fermeture de l’aérodrome de Guyancourt, un extrait de la carte des circuits avions et hélicoptères de Toussus-le-Noble, éditée par Aéroports de Paris en Juillet 1986, permettait de situer la zone d'entraînement hélicoptères dite "zone Tango", qui jouxtait la limite Nord de l'emprise de l'aéroport.

Les hélicoptères, quelles que fussent leurs provenances, avaient l'obligation de maintenir le contact radio sur la fréquence Tour de Toussus.

Pour venir se poser à Toussus, ils devaient se signaler "verticale des pépinières", et attendre l'autorisation de "croiser" les axes de pistes et de venir se présenter sur l'aire de prise de contact commune (notée "H", à l'ouest de l'aérogare). Ils pouvaient alors regagner leurs stationnements privés en vol de translation.

Après la fermeture de Guyancourt qui regroupait plusieurs vols d'hélicoptères, l'activité des hélicoptères fut maintenue provisoirement dans la zone "Tango", car on ne savait pas sur quel site la déplacer.

Il y eut un état des lieux établis par M. Jean Chappert, ingénieur général des Ponts et Chaussées, sur l'activité d'entraînement hélicoptère en région parisienne.
Le rapport qu'il rédigea mettait en évidence l'absence de zone dédiée à cette activité en région parisienne.

D'autre part, les concepteurs et gestionnaires de la ville nouvelle créaient une forte pression, orchestrée  par des technocrates et politiciens, pour que l’aérodrome de Guyancourt disparaisse une fois pour toutes. 
Une détermination en provoquant  « une strangulation urbaine » autour d’un aérodrome non protégé par des textes opposables, et n’ayant pour défense que celle de ses usagers, pilotes, sociétés et aéro-clubs.

Allez donc expliquer aux arrivants des villes nouvelles, nomades économiques, cette nuisance sonore  qui importune ?  

A écouter les riverains, faudrait-il déplacer ces espaces vitaux à l’apprentissage et la formation, jusqu'au désert de Gobi ?  Remplacer une "nuisance" par bien d’autres ? Faudrait il faire perdre à la Région, des écoles, nécessaires à la formation professionnelle ?

 Des décisions d’indépendance économique vitales dans un monde en concurrence, qui devraient être écartées de tout intérêt politique et électoral dans un environnement sain à transmettre.

Un choix que s'est fixé l'aéroport de Toussus-le-Noble, tourné vers le futur, qui mériterait d'être  encouragé et soutenu.

lundi 3 janvier 2022

Aéroport de Toussus-le-Noble, un poumon pour la biodiversité

Vue aérienne des espaces verts: Toussus-le-Noble, son aéroport, les alentours
Photo A. Lasbleis - Pixel Noble
A l'échelle nationale, en rassemblant les zones aéroportuaires, on compterait 38000 hectares de prairies et d'espaces verts.

Sur la petite couronne parisienne 50 % des prairies sont situées dans les espaces aéronautiques.
Ces zones deviennent indispensables pour certaines espèces. 
Elles ont un vrai rôle de dispersion de nombreuses espèces d'oiseaux, d'insectes et de plantes vu que 75 % des zones aéroportuaires ne sont pas bétonnées. 

Ainsi ces aéroports qui ont résisté à la disparition, surtout dans les zones où l'urbanisation est galopante et intensive comme en Île-de-France,  auraient permis de contrer l’appétit des promoteurs et éviter la construction de nouveaux habitats. 
Des extensions qui sont causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité, en modelant et modifiant de nombreux hectares d’espaces et de prairies.

Cette surface importante, qui est évaluée à cinq fois celle de la ville de Paris, essentiellement constituée à plus de 70 % de prairies dites aéronautiques, est précieuse. Elle abrite majoritairement des espèces laissées dans leur état semi-naturel.
La connaissance et une bonne gestion de cette biodiversité, sur un aéroport et ses alentours, contribuent donc à la préservation d'éléments naturels, en minimisant les risques animaliers.

La disparition des 7 aérodromes sur le plateau de Saclay et l’urbanisation galopante sur le plateau ont démontré que les décisions du moment, prises par les élus et les gestionnaires allaient en l’encontre d’un développement équilibré des infrastructures et de leurs environnements. Un choix de la création d’un mode d'urbanisation jugé au départ innovant et qui avec le temps, s’avère préjudiciable.

L'éclosion des projets de construction horizontale des villes nouvelles, puis un retour à celle verticale et modérée jugée plus économique, ou parfois verticale, toute en hauteur, apportent aussi des lots de nuisances aussi multiples que variées à ajouter à  un déséquilibre environnemental qui nous payons aujourd’hui, au prix fort.  Une interrogation qui se pose de notre leg à la future génération.

Des huit aérodromes sur le plateau, le seul qui subsiste est celui de Toussus-le-Noble. Une plateforme centenaire mythique, tournée vers l’avenir.
Sa surface de 167 hectares et de sa zone de protection agricole et forestière, la ZPNAF, représente 4115 hectares protégés dont 2469 hectares consacrés exclusivement aux activités agricoles. Les 1646 hectares restants, composés de forêts, cours d’eau, espaces naturels et rigoles complètent le programme d’action qui assure la pérennité des activités agricoles du territoire et confirme la vocation agricole du Plateau de Saclay.

Un poumon économique où la biodiversité est florissante, et l’innovation technique en mouvement. 
Des points et des actions qui seront mis en relief en 2022, avec des partenaires et gestionnaires engagés.

Article associé : Innovations et Biodiversités sur un aéroport mythique.