vendredi 29 septembre 2017

Rencontre avec M. Marcel Laugel, un militaire, un ambassadeur, une humilité, une modestie...

Marcel Laugel
FACS - Liban
Depuis notre arrivée au Liban et notre approche à l'Amicale des anciens combattants de l'armée française résidant au Liban (FACS-Section Liban) et l'Union des Français d l'Etranger, (UFE section Liban) nous ne pouvons pas passer à côté de notre rencontre avec un inlassable défenseur des droits de ses compatriotes.
M Marcel Laugel a été à l'écoute de notre projet de commémoration du Normandie Niémen et n’a pas hésité à donner de son temps pour  nous permettre de mener à bien les recherches entamées sur la présence du Normandie au Liban.
Un parcours obligé dans les labyrinthes des autorisations administratives obligatoires, multiples et complexes vu le contexte politique et sécuritaire local.

Quelques mots à son sujet :
Militaire, de son long passage à Kenadsa puis à Tindouf où il servira dans une unité méhariste, il gardera toujours la nostalgie de cette « civilisation du désert » où il apprendra les bases d’une diplomatie pratique et réaliste.  
Engagé dans l’armée française au 6ème escadron de Spahis à Alger, capitaine à 28 ans, il quitte l’armée à 30 ans pour intégrer le ministère des Affaires étrangères comme diplomate dans différents pays arabes.
Il occupera pendant 10 années le poste d’ambassadeur de France au Koweït, au Soudan puis au Yémen.  
Marcel Laugel a fait sien de ce proverbe arabe « la connaissance des hommes est un trésor » au cours de sa longue carrière au service de l’Administration française.
Amoureux de ces pays qu’il a parcourus à cheval, à dos de chameau, sur les routes et dans les airs, il a consacré toute sa vie à étudier et à approfondir ses connaissances des différents milieux arabes sous toutes les latitudes, dans une langue qu’il maîtrise parfaitement et où il a réussi à se faire comprendre, avec humilité et modestie.

Il  ne ménage pas ses efforts  quand il s’agit de défendre les droits des Français. Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, il est vice président de l’Union des Français de l’étranger, représentation du Liban,  vice président de l’amicale des anciens combattants de l’armée française résidant au Liban, vice président de l’association des membres de l’Ordre national du Mérite, section du Liban.
Il se manifeste partout où on lui demande pour apporter à ses concitoyens toute l’aide, l’attention et le soutien qu’ils souhaitent obtenir.
Nous avons pu apprécier sa disponibilité et ses attentions lors de notre visite commune à Rayak pour remonter le temps de la présence française, toujours  bien vivante  et entretenue au pays du cèdre.. 

Evidemment, dans le programme de visites conçu, nous y avons ajouté une étape où la France excelle sur un outil culturel d'influence ;  Celle de la visite du Domaine de Ksara, passage obligé sur la route de Rayak.
C'est un terroir de plantation de vignes des Jésuites, venus s'y établir en 1857.
Leurs caves sont en fait des galeries romaines de plus de 2kms découvertes fortuitement par un père jésuite poursuivant  un renard. La visite est impressionnante.
Et de rappeler que le vin est une tradition phénicienne vieille de plus de cinq mille ans.  Les Romains choisirent Baalbeck dans la plaine de la Bekaa pour ériger le temple de Bacchus, en hommage au dieu du vin.
Rayak est distante de Baalbeck de 28kms.
Les caves abritent aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de bouteilles d'un vin prestigieux dont les plus vieilles remontent à 1918.

Moment de pause et visite des caves de Ksara / Bekaa -Liban
Marcel Laugel et Gérard Finan  - 2017
Pour Aériastory et son travail, Marcel Laugel est prêt à nous ouvrir les portes de l’Union Française de l’Etranger (UFE)  ainsi que l’amicale des anciens combattants Français résidants au Liban (FACS-Liban) afin de mener à bien notre recherche sur cette présence de la France au Liban dans la préparation de la commémoration  du Normandie Niémen à Toussus et la genèse de ce régiment à Rayak.

Un parcours qui nous rappelle que  le commandant de Gaulle séjourna  au Liban de 1929 à 1931 et  son retour en 1942 aux Forces de la France Libre qui ont répondu à son appel.

Un grand merci à Marcel Laugel pour cette journée riche en échanges et mesurer  du potentiel que nous pourrions développer ensemble sur d'autres sujets du rayonnement de la France, de son Histoire et de sa culture.

mercredi 27 septembre 2017

Rayak et son positionnement historique

Rayak et la genèse du Normandie, nous démontre la complexité historique du lieu tout au long du siècle dernier pour nous faire remonter aux accords de Sykes-Picot et comprendre les nombreux protagonistes en présence

Les accords secrets Sykes-Picot ont été signés le 16 mai 1916, après négociations durant la période novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre en plusieurs zones d'influence au profit de ces puissances. Ce qui revenait à dépecer l'Empire ottoman en fin de vie.
Ces accords secrets n'ont été révélés au grand public que le 23 novembre 1917 dans un article des Izvestia et de la Pravda et le 26 novembre 1917 puis repris dans un article du Manchester Guardian.

Le but était de relier Beyrouth à Damas, faisant de Beyrouth l'accès de la Syrie à la mer et contrecarrer ainsi le projet britannique de relier Damas à Jaffa.

Le Proche-Orient est alors découpé, malgré les promesses d'indépendance faites aux Arabes, en cinq zones :

1. zone bleue française, d'administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie ;
2. zone arabe A, d'influence française comportant le Nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ;
3. zone rouge britannique, d'administration directe formée du Koweït actuel et de la Mésopotamie (actuel Irak sans la région de Mossoul) ;
4. zone arabe B, d'influence britannique, comprenant le Sud de la Syrie actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ;
5. zone brune, d'administration internationale comprenant Saint-Jean-d'Acre, Haïfa et Jérusalem. La Grande-Bretagne obtiendra le contrôle des ports d'Haifa et d'Acre.

Rayak, dans la plaine de la Bekaa, se trouve dans la zone bleue française à 62 km de Beyrouth.
De par sa position, la ville comporte de nombreux équipements publics : un aéroport militaire, une caserne, une gare de chemin de fer sur l'ancienne ligne Beyrouth-Damas construit par une société française en 1895.

La ligne d’une longueur totale 117 km, dont 92 km au Liban a été construite par la Société des Chemins de fer Ottomans économiques de Beyrouth-Damas-Hauran. Le même consortium  qui construisit le chemin de fer Damas-Hama et prolongements qui vont jusqu'à Alep où il se raccorde au chemin de fer Berlin-Bagdad construit par un groupe à dominante allemande.

Les gares et les maisons des gardes-barrières sont des copies d'ouvrages français, les rails et le matériel de voie sont belges, les locomotives à vapeur sont suisses. La voie franchit la chaîne du Mont-Liban et culmine à 1 400 mètres. Les locomotives à crémaillère sont nécessaires.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'aéroport militaire fut construit par les troupes allemandes. En 1918, l'armée britannique bombarda la gare et la détruit.
 À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Liban ainsi que la Syrie voisine avaient été placés sous « mandat » français par la Société des Nations (SDN).
Suite à l'invasion de la France par la Wehrmacht en 1940, les deux territoires passent sous l'autorité du régime de Vichy et accueillent des détachements de la Wehrmacht destinés à attaquer les possessions anglaises voisines.

Les Britanniques ripostent. Ils bombardent la base française et les dépôts de Rayak tenus par les troupes du Régime de Vichy.  En conséquence, dès juin-juillet 1941, une armée britannique complétée par des détachements de la France Libre occupe la Syrie et le Liban.

Le premier groupe aérien de chasse de la France libre (Groupe de chasse Alsace) y est créé le 15 septembre 1941. Sur une initiative du général VALIN, le Groupe de Chasse n°3 “Normandie” est créé à Rayak, le 1er septembre 1942. 


jeudi 21 septembre 2017

65 ans de présence de l'Aéronautique Navale à Toussus le Noble






Le souhait d'Aériastory exposé au grand public :

Aperçu du dossier pour une stèle en commémoration de 65 ans de présence de l'aéronautique navale sur la commune de Toussus le Noble.

L' historique de l'Aéronavale et de sa relation avec Farman, de sa venue en 1947, de ses activités, de son départ et avec qui nous avons partagé plus d'un demi-siècle de vie commune dans notre village.

Un dossier complet a été présenté aux différents interlocuteurs, dont ADP et la Mairie dans l'attente du feu vert pour démarrer ce projet.

mercredi 6 septembre 2017

Le Normandie-Niemen, une flamme dans l'amitié Franco-Russe

Si à Toussus l’histoire de l'amitié franco-britannique date de la venue et l’installation des frères Farman (Dick, Henry et Maurice) en 1907, de père anglais et de mère française ; 

Que Jean Baptiste Salis en juin 1940 lors de l'occupation de l'aérodrome de Toussus-le-Noble et suite à la réquisition de ses établissements, entre dans la Résistance et mette sa propriété à Cerny à la disposition du Commandement anglais B.O.A. (La piste de la Ferté Alais est alors homologuée sous le nom de code "BINIOU") ;

Que l’Amiral Ramsay perde la vie lors d’un décollage à Toussus, et qu’une stèle ait été érigée en sa mémoire sur la place de la Mairie;

Trois points forts qui nous ont rapprochés de la Grande Bretagne d’où la présence de la Royal Navy lors du centenaire, qui ont justifié les efforts du Captain Stonor, à l’époque attaché militaire  à l’ambassade de Grande Bretagne à Paris et initiateur d’un jumelage avec la commune de Duxford, qui malheureusement n’a pas abouti.

Nous pourrions aussi ré-ouvrir la page et invoquer l’amitié franco-russe qui démarre par Farman qui livre ses premiers avions au Tsar de Russie Nicolas II en 1916 et puis passe par le régiment de Chasse du Normandie-Niémen qui y fut basé avec leur célèbres avions "yak" à Toussus. Yaks dont la Russie avaient fait cadeau à l’armée Française, au vu de la notoriété et des exploits de cette formation française en Russie lors de la deuxième guerre mondiale.

"Normandie-Niemen", "Нормандия Неман" un nom et le symbole d’une alliance qui unit des pilotes de chasse et des mécaniciens français et russes au cœur des grandes batailles aériennes de la IIème Guerre mondiale.
Yak 3 à Toussus le Noble
C’est le régiment le plus titré de tous les temps, créé en 1942 par le Général de Gaulle pour représenter la France Libre combattante sur le front russe.  Une histoire exceptionnelle de l'aviation militaire avec 5240 missions et 273 victoires confirmées. Des pilotes jeunes et un peu fous ; des héros. Sur 96 pilotes, tous volontaires, 42 ne sont pas revenus.
L’aéroport de Toussus le Noble porte toujours les traces de leur passage avec la porte Ouest portant le nom de Jean Tulasne, mort en combat aérien et premier commandant du célèbre "NN"

Fidèle à l'objet de sa création, les membres d'Aériastory pensent que l’amitié Franco Russe devrait être mise en relief sur notre commune en souvenir du passage du glorieux régiment Normandie-Nièmen à Toussus le Noble.

ISBA jouxtant la tour de contrôle - Toussus le Noble
Faut-il rappeler que c'est en partie grâce à l'aide du partenaire soviétique que De Gaulle a pu avoir voix au chapitre aux conférences des vainqueurs, auxquelles ni Churchill ni Roosevelt n'associaient la France.
Devenu président, de Gaulle reçut en mars 1960 Nikita Khrouchtchev , qui fut l'un des tout premiers présidents que l'on reçut dans le nouveau pavillon d'accueil de personnalités.  Ce bâtiment fut construit à Orly, dans le prolongement ouest de l'aérogare sud et fut baptisé « ISBA »  (nom des maisons russes traditionnelles) en raison de cette visite.


Lors des travaux d'extension vers l'ouest des installations sud et de la construction de l'aérogare ouest lancée en 1967, ADP eut la bonne idée de le démonter et de le reconstruire à Toussus.  (
lire article
) où il conservera  le nom d'ISBA.