lundi 15 avril 2024

Iles flottantes, des étapes pour traverser les océans. Le vent en poupe pour des hydravions !

Circuits d'îles flottantes pour traverser les océans
Aérophile 1928
 

Au début des Années Folles, la traversée des océans n’était pas une mince affaire. Des pionniers se sont casser les dents. 

Vu les avions d'époque qui n'étaient pas adaptée à cette aventure, l'homme innovera.  

1928 - Projet d'île flottante, par l'architecte Henri Defrasse, soutenu par l'as des as, René Fonck, élu député.

Les grandes traversées maritimes n'étant pas encore du domaine des possibilités techniques des appareil commerciaux, on a envisagé la création d'îles flottantes, réduisant les étapes à la longueur nécessaire.

Cette étude a pour objet une de ces îles pourvue de tout ce qui est nécessaire au ravitaillement à la réparation et au garage des appareils, ainsi qu'à la subsistance et au repos des passager et du personnel,

A quoi ressemble une île flottante 
Aérophile 1928
 Les appareils en service sur des parcours maritimes devant être obligatoirement des hydravions nous avons prévu une nappe d'eau calme leur permettant L'amerrissage leur décollage a été prévu également et ce à l'aide d'un chariot muni d'un moteur électrique, les appareils pouvant atteindre une envergure de 70 mètres et un poids de 50 tonnes

L'île, en béton armé, est constituée par une coque profilée munie de caissonnages et de  water­ ballasts. Intérieurement,le bassin est profond de six mètres,

L'ancrage d'une telle masse par les grands fonds semblant pratiquement extrêmement difficile, l'ensemble est propulsé par des hélices actionnée par des moteurs Diesel d'une puissance totale de 50.000CV répartis en deux groupes à l'arrière et pouvant donner à l'île une vitesse de 5 nœuds. 
Cette dernière a un tirant d'eau de 25 mètres la faisant reposer sur des nappes d'eau. profondes qui la rendent indépendante au mouvement des vagues; elle émerge de 15 mètres au-dessus de la ligne de flottaison 

A tribord se trouve une gare de 85 mètres de longueur et 50 mètres de profondeur, puis un hôtel avec 165 chambres, salons, restaurants, salles de jeux, bar, terrasse, tennis couverts, etc.... 

 La partie bâbord renferme exclusivement les hangars dont un de 85 mètres sur 55 mètres et quatre de 40 mètres sur 15, les ateliers et la plateforme de décollage. 

A l'avant, se trouvent la capitainerie, le poste de TSF, de météo et de radiogoniométrie, le service des pilotes et du personnel, les dépôts d'essence, les magasins et les ateliers.

L'amerrissage des hydravions se fait dans le bassin intérieur Le décollage peut se faire également dans le bassin pour les petits hydravions

Les gros appareils sont pris dans le bassin par un radeau muni de water-ballast, soulevés hors de l'eau puis amenés jusqu'à un chariot qui les monte par un plan sur le pont avant, puis à l'extrémité arrière de la plate-forme bâbord sur la voie de décollage, d'une longueur de 400 mètres et présentant une certaine pente dans les 40 derniers mètres pour faciliter l'accélération, en aidant les moteurs de lancement du chariot et les hélices de l'appareil.

Si la vitesse n'est pas atteinte après 350 mètres de course, le freinage se fait automatiquement dans les 50 derniers mètres.

Henri DEFRASSE, Arch . D. P L G
Aérophile Mai 1928

vendredi 5 avril 2024

René Fonck, militant du développement de l'aéronautique française.

René Fonck, député

René Fonck, l’As des As aux 75 victoires, est moins connu pour ses activités d’après‐guerre. 

C’est sur demande du président du Conseil, Georges Clemenceau, qui cherche à faire élire dans sa coalition du Bloc national des héros de guerre, qu’il se présente et qu'il est élu aux élections législatives de 1919, dans les Vosges.

Le jeune député est un observateur éclairé de la lente dégradation d’une France, mère de l’aviation. Il milite pour que son aéronautique retrouve le chemin du progrès technologique. 
Il est envoyé en mission sur plusieurs continents (Afrique du Nord, Amérique latine, Europe centrale, États-Unis). 
Il sera le chef de la mission aéronautique aux fêtes du centenaire du Brésil.
  
Il écrit aussi et use parfois de la fiction, lorsqu'il imagine le voyage transatlantique d'une Parisienne de Paris à New York .  l

Ses passages à l'Aéroparc Blériot de Buc et à l’aérodrome Farman de Toussus le Noble sont fréquents.

Capt. René Fonck, Capt Lagache et
Lt. Barny de Romanet à Buc, 1920
 

A la fin de cette année 1923, dénonçant le réarmement aérien de l’Allemagne, René Fonck milite pour le renforcement de l’aviation française civile et militaire qu’il souhaite réunies sous un même ministère, prônant la création d’une Armée de l’Air et d’un Ministère de l’Air. 
Cette unification de l’aviation est soutenue par « la reconnaissance de l'utilisation militaire possible des avions marchands » et la possibilité de « l'emploi civil des avions de chasse ou d'observation».

Élu Président de la Ligue aéronautique de France, René Fonck intervient à de nombreuses reprises pour soutenir les investissements dans l'aéronautique. En parallèle à son activité parlementaire, il participe à de nombreux meetings aériens et il est sollicité pour présenter des conférences

La traversée de l’Atlantique avortée

Fonck, Sikorsky et le S-35
Lors d’une mission aux Etats-Unis en 1925, il découvre un avion de marque Sikorsky dont il décide de lui faire traverser l’Atlantique, de New-York à Paris et gagner ainsi le prix Orteig de 25.000 dollars.

Sur ses indications, l'avion S 35 sera re motorisé. Trois moteurs Jupiter Gnome et Rhône de 450 chevaux remplaceront les deux moteurs Liberty.

La constitution de l’équipage n’est pas facile et Fonck déclarant de manière humoristique selon « La Presse » du 11 mai 1926 que son compagnon devra être « bon nageur ». 
Le copilote sera finalement le lieutenant Lawrence Curtin, l’opérateur radio Charles Clavier et le mécanicien Jacob Islamoff de l’usine Sikorsky.  

Le 9 septembre, pour tester la charge de l'avion, Fonck fit le trajet New-York/Washington, emmenant 12 passagers, dont Sikorsky lui-même. Le lendemain il effectuait le voyage du retour avec 3 hommes d'équipage et 7 passagers.

Ce qui n'était pas de l’avis du journaliste qui qualifie ces informations de « bluff ». Force est de constater que ces vols avec passagers relèveraient plus de la communication que de la technique. Sur les 38 vols d’essais, aucun ne fut effectué avec une charge approchant celle qui sera emportée au départ et qui est de 13,2 tonnes. Le maximum essayé était de 12,5 tonnes.

Sikorsky souhaitait retarder le départ en 1927, mais la société commanditaire fait pression pour un départ en septembre 1926. 

le 21 septembre, l’avion s’élance, mais ne parvient pas à s’élever. L’aile droite accroche le sol, et c'est la catastrophe. Du brasier instantané ne sortiront que Fonck et Curtin.

Un journaliste parisien, reproduisant l'avis d'un technicien de l'aviation, écrivait, avant que l'accident se fût produit:

Préparation du Sikorsky S-35
"Achevé, le Sikorsky revint à 100.000 dollars. Il y eut, en outre, 100.000 dollars de frais annexes. Et l'appareil, au moins jusqu'à présent, ne décolla pas. Il ne parait pas possible qu'il puisse s'envoler à charge complète. 
Ses trois moteurs de 420 chevaux ne peuvent pas faire décoller un appareil pesant plus de 10  tonnes. 
Or il devrait emporter 7 tonnes d'essence, ce qui lui donnerait un poids total de 12 tonnes au minimum."

Mais Fonck ne renonce pas à sa traversée de l’Atlantique et programme un autre vol pour l’année suivante, ayant réuni les fonds nécessaires et bénéficiant de l’appui de Sikorsky. 

New- York, 2 juin 1927. 

L'association aéronautique nationale annonce que l'aviateur français René Fonck et l'aviateur américain Clarence Chamberlain ont demandé leur inscription en vue de tenter le vol sans escale San Francisco- Honolulu, pour lequel M. James Bole, président de la Compagnie des ananas des îles Hawaï, a offert un prix de 45.000 dollars. »

Le 6 septembre 1927, presque un an après l’échec, le journaliste Saladin dévoile ses « véritables projets » qui sont d’éclipser « tous les records établis à ce jour ».
« L'intention de Fonck était de partir le plus vite possible, pour être aussi le premier Français à réussir New-York/Paris. Il serait également le premier Français à employer les moteurs de construction nationale. Il avait voulu que l'Industrie française soit associée à son succès possible, puisqu'il n'avait pu trouver à Paris la possibilité d'avoir un avion entièrement construit en France. »

Il devra renoncer à ce projet et rentrer en France.

En 1928, il tente alors de lever des fonds pour créer une île flottante dans l’Atlantique afin de ravitailler les hydravions. 
Ce sera l’objet d’un prochain article.

lundi 1 avril 2024

Une figure de l’aéronautique navale Robert Halbornn : ingénieur et pilote

Suite au succès du Centenaire de l’aéroport de Toussus et la mémorable participation de l’aéronautique navale, la BAN a voulu baptiser cette base du nom d’un militaire décédé à Toussus le Noble.

Il fallait choisir entre celui du Lieutenant de Vaisseau Louis Byasson pilote du premier avion Farman Marine à Toussus en 1911 et Robert Halbronn chargé de constituer l’aviation maritime.

Mais qui est  Robert Halbronn ?
Le 3 septembre 1918 soit à peu près deux mois avant la fin de ce conflit, un homme est mort pour la France, à Toussus le Noble, au Trou Salé, à l’âge de vingt-sept ans.

Il s’agissait de l’Ingénieur de 1ère classe du Génie Maritime, Robert Halbronn, pilote-aviateur.

Le 27 décembre 1890 naissait Chéri Issachar Robert Halbronn dans le huitième arrondissement de Paris. La famille Halbronn avait également deux filles plus âgées, Marthe Esther née en 1884 et Myriam Georgette née en 1886.
Marthe épousa le docteur Robert Foy. Oto-rhino-laryngologiste, il fut chargé pendant la guerre de débusquer les simulateurs qui voulaient échapper à l’enrôlement. Il inventa un appareil pour enregistrer, à leur insu, les réactions du nerf auditif des patients ; cet appareil sera utilisé au Bourget après la guerre pour tester l’audition des pilotes.
Bien que de mère chrétienne, Robert Foy fut déporté à Auschwitz où il décéda en 1942.

Le jeune Robert Halbronn, fait des études brillantes au lycée Janson de Sailly. Il reçoit le prix d’excellence en seconde et ses professeurs notent sur son livret scolaire : « élève intelligent, des résultats excellents, ne mérite que des éloges à tous les points de vue, élève modèle ».
Tous lui prédisent une belle carrière. 

En 1909, il est admis au concours d’entrée à Polytechnique. Lors de son service militaire. Robert Halbronn est affecté au 39ème régiment d’artillerie à Toul et est nommé brigadier le 10 février 1910. Son service militaire se déroule bien. Sa scolarité est excellente, aussi bien militaire que scientifique. Il passera son permis de conduire en 1913. Parcourir la France en voiture sera son nouveau plaisir. A Polytechnique, il se classe dixième et choisit et obtient le génie maritime où il va débuter sa carrière.

Le 1er octobre 1912, ingénieur de 3ème classe, il entre à l’école d’application du génie maritime dont il sort major. Ingénieur de 2ème classe le 1er octobre 1913, il perfectionne sa formation à Toulon. 
1914, l’Europe est dans un tel état de tension que le moindre incident peut se transformer en conflit. Après l’attentat de François Ferdinand d’Autriche, le 28 juin à Sarajevo, la guerre devient imminente. 

Robert Halbronn, conscient de la situation, attend la mobilisation générale et fait part à sa sœur de ses réflexions dans une lettre datée du 31 juillet 1914 : « Ce qu’il y a de triste, vois-tu c’est que nous allons apprendre d’une minute à l’autre qu’il y a de bons camarades à nous, des jeunes gens gais et pleins de vie qui seront fauchés brutalement. Enfin que veux-tu on ne meurt qu’une fois et c’est une belle mort, je t’assure que même, sentant qu’on rend service à son pays, on se mord les mains d’être ici loin des opérations quand on pourrait agir ».

Il est directement mis au service de l’arsenal et ne sait d’ailleurs pas trop à quoi il va être utile, mais cela lui permet de hâter son apprentissage. En septembre 1914, Robert Halbronn, parmis des ingénieurs en surnombre, n’ayant rien à faire à Toulon et voulant servir son pays en guerre demande son détachement. 
C’est comme lieutenant qu’il rejoint le front de l’est au 53ème régiment d’artillerie, arme qu’il a connue lors de son service militaire. 
Il est affecté aux opérations de réglage des tirs à terre, à l’organisation et à l’utilisation des réseaux téléphoniques ingénieusement complétés, grâce lui, par l’installation d’une télégraphie sans fil de fortune.

Robert Halbronn estime sans doute que les observations terrestres ne sont pas assez  efficaces, il demande le 2 septembre 1915 à être observateur aérien à l’escadrille MF19 du 53ème régiment d’artillerie équipé d’avions Maurice Farman. 
En 1914, l’aviation n’est pas encore considérée comme une arme par le commandement mais comme un sport, un instrument de meetings et d’exhibitions. Elle sera utilisée comme auxiliaire de l’armée de terre.

L’observateur aérien est chargé de la reconnaissance des positions ennemies, de la protection des appareils en mission, du réglage des tirs d’artillerie et plus tard de la photographie aérienne. 
Pour sa défense, l’observateur est armé d’un revolver et d’une carabine, par la suite d’une mitrailleuse.

Il connaît alors une vie en escadrille, en perpétuel mouvement : réglages de tir, reconnaissances, essais de TSF. 
C’est au retour d’une mission sur Amy, le 19 septembre 1915, qu’il est blessé à 1800 m d’altitude. Il est cité à l’ordre de l’armée le 26 septembre. 
Il continue à faire preuve de courage et d’audace en reprenant ses vols dans des conditions météorologiques peu favorables, un mois seulement après sa blessure. Il quitte la MF19 le 10 juin 1916 après 103 heures 50 de vol comme observateur. 
Son chef d’escadrille souligne ses qualités : « Officier d’une intelligence particulièrement en éveil et d’une rare faculté d’assimilation, s’est distingué dés son arrivée à l’escadrille MF19 par de brillantes qualités d’audace, de coup d’œil et de sang-froid ». 
Comme beaucoup d’observateurs, Robert Halbronn désire piloter à son tour et il part à Étampes le 15 juin 1916 pour y passer son brevet d’aviateur militaire qu’il obtient sur Farman le 5 août 1916 sous le numéro 4148.

Robert Halbronn est rappelé par la Marine qui a besoin de ses ingénieurs pour constituer une aviation maritime. Affecté au Service Technique et Industriel de l’Aéronautique Maritime (S.T.I.A.M.), il part le 20 août 1916 au centre d’aviation de Saint-Raphaël pour passer son brevet de pilote d’hydravion. Nommé ingénieur de 1ère classe des constructions navales, il s’occupe des études et projets relatifs aux avions et hydravions, de leur installation sur les cuirassés, de leur armement et de leurs essais en vol. 
Il donne aussi des conférences à l’école du génie maritime particulièrement appréciées et communique sa passion pour l’aviation.
Ses nouvelles fonctions l’obligent à de fréquents déplacements et contacts notamment avec les Marines alliées, s’intéressant à leurs expériences aéronautiques.

C’est à cette époque qu’il conçoit avec son ami Tord, un prototype d’hydravion torpilleur triplan qui sera fabriqué par les établissements Labourdette.
Deux modèles seront réalisés : le H.T.1 (Halbronn-Tord) propulsé par deux moteurs Hispano-Suiza de 200 chevaux et le H.T.2 dotés de deux moteurs Lorraine de 350 chevaux. Ce dernier sera utilisé à Saint-Raphaël Le « Bicoque » Halbronn-Tord jusqu’au début des 6 années 1920 pour des essais de largage de torpilles.

Il se heurte d’abord à une certaine indifférence des autorités. 
C’est une période de découragement qu’il confie à sa sœur : « J’ai un métier idiot et sans espoir… un métier de gratte papier. Aucune action sur les constructeurs qui n’en font qu’à leur tête. Vissé à mon bureau et aucune liaison avec les services exécutants, les escadrilles. Je t’assure que je donnerais gros pour refiler au front. Excuse-moi, ma chère Marthe de reverser mon découragement sur le tien. Mais il y a des moments où ça crève et où ma vaillance un peu artificielle cède de toutes parts, où je me retrouve le pauvre gosse qui se sent un besoin d’appui et d’affection qui lui manque ».

En janvier 1918 débutent les essais. L’expérimentation du prototype progresse. 
Il peut annoncer à son père sa satisfaction avec les derniers vols réussis à Saint-Raphaël et une commande de dix appareils. Robert Halbronn envisage alors de passer son brevet de pilote de chasse, certains essais d’embarquement à bord de cuirassés de ce type d’appareils étant effectués dans d’autre pays. Il part à Pau où il s’initie à l’acrobatie et à la voltige.

Comme l’indique le lieutenant Deullin : « le pilote de chasse doit être manœuvrier. Il ne s’exerce jamais trop à la voltige aérienne, virage serré, vrille, renversement, looping, chandelles, … sont le commencement de son apprentissage ». Robert Halbronn obtient son brevet de pilote de chasse en août 1918 après celui de pilote aviateur de la fédération aéronautique internationale, obtenu en mai.

C’est au retour de Pau que le destin le frappe. Le 3 septembre 1918, Robert Halbronn décolle de Villacoublay à bord d’un avion de chasse pour un vol d’entraînement, son avion s’écrase après avoir perdu une aile, à Toussus-leNoble, près de la ferme du Trou Salé.
Les obsèques ont lieu au cimetière Montmartre le 8 septembre 1918. 

Décoré de la croix de guerre 14-18 avec deux citations, mort pour la France en service commandé, il recevra une troisième citation à titre posthume ainsi que la légion d’honneur par décision du 17 juin 1919.
 

Sous-marin Robert Halbornn
La confraternité franco-américaine qui unit les deux marines lui fera décerner à titre posthume la Navy Cross le 14 septembre 1918. Promis à une belle carrière, Robert Halbronn disparut à l’âge de vingt sept ans. 
Il avait été un ingénieur militaire exceptionnel, cherchant à améliorer l’aviation maritime, inventeur d’un hydravion, projet abandonné après sa mort, mais aussi un homme tourné vers l’action, rompu à toutes les pratiques du sport, ardent observateur et pilote, volontaire pour les missions risquées. C’était enfin un homme simple et gai, apprécié de ses amis.

L’État français lui rendit un dernier hommage en donnant son nom à un sous-marin allemand, le U139, prise de guerre, qui servit à la France comme sous-marin croiseur pour divers essais de 1921 à 1935.

Sur base d’un article de Patrick BESSAS, Président co-fondateur du GHTN  

jeudi 21 mars 2024

Les Marins du Ciel, pierre angulaire d'Aériastory

Vu que l’image vaut mieux que mille mots, une invitation à visualiser cette présentation d’Aeriastory, sur les événements phares qui nous ont éclairés lors de sa création en 2017 :  Vidéo des boutures d’Aériastory 

La conviction, notre passion et la persévérance sont les ingrédients de notre croissance dans le concept aeriapole. Un concept né dans la suite du Centenaire de l’aéroport de Toussus le Noble en 2007.

L’Aéronautique Navale est  la pierre angulaire de notre Association. C’est la résultante d’une base saine, enrichissante et amicale, entre une Marine et une Commune, tout au long de 62 ans d’existence. (Vidéo)

Les actions d’Aeriastory sont notre reconnaissance envers les Marins du Ciel et les acteurs locaux qui ont fait de notre plateau, une terre Berceau de l’Aviation. (Vidéo)

C’est pour cela que nous avons installé en 2021, la maquette à l’échelle 1/1 du premier avion Maurice Farman, aux insignes de la Marine qui accueille à l’entrée de la commune de Toussus le Noble et de l’aéroport, anciennement Farman.

Le symbole d’un lieu berceau de l’aviation, où la Marine a pris possession de son premier avion.

Vidéo : Construction et installation du Farman Marine – Durant la COVID et le monde à l’arrêt.

Vidéo : Inauguration du Farman Marine à Toussus le Noble – le mot du Président

Qui sommes nous ? L’un de fondateurs de notre association est le CV Jean Cosme Rivière, et notre membre d’honneur le CA Jacques Petit avec qui nous sommes proches depuis 35 ans.

Notre association regroupe 80 membres. et  nous sommes partenaires et membres d’autres associations et organismes.
Notre objet : La protection et la valorisation du patrimoine aéronautique dans une région en forte urbanisation.

Nos actions essentiellement mémorielles sont diffusées sur :

Notre site : https://aeriastory.fr
Le blog : https://aeriastory.blogspot.com/
La Chaine vidéo : Youtube Aeriastory
Facebook : https://www.facebook.com/aeriapole/

Une newsletter parait à chaque fin de mois sur inscription par mail.

Vous avez envie nous rejoindre?  Vos compétences et votre enthousiasme nous serons utiles afin d'être ensemble, acteurs dans notre environnement et valoriser notre patrimoine aéronautique prestigieux. Un domaine où la France excelle.

lundi 11 mars 2024

Le Domaine de Bel Air à Bièvres


L’Association Aériastory est honorée d’apporter sa contribution à la valorisation historique, en cours, du "domaine de Bel-Air" à Bièvres.

Le château de Bel Air qui fut construit par Louis XIV pour sa première grande favorite, Louise de LA VALLIERE (1644-1710), est mitoyen de la BA 107.

Lors des événements de 1870-1871, Bel Air subit deux occupations. 
La première pendant la guerre franco-allemande de 1870, Bièvres est occupée durant 6 mois par l’armée allemande. Le château de Bel Air devient le quartier général des prussiens. 
La seconde occupation se situe aux premiers jours de la Commune. Il sera le quartier général du chef de l’expédition contre les révoltés de Paris. 

En avril 1889, la propriété est vendue. 
Les propriétaires consentent un legs envers les Missions Etrangères de Paris. Il en est fait don puis, suit la construction d’un séminaire, qui devient un lieu de formation des prêtres missionnaires. 

Goering à Buc
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le séminaire est l’objet de réquisitions, il est transformé par l’autorité militaire comme hôpital et porte alors le nom « d’hôpital complémentaire V.R.78 » jusqu’au 12 juin 1940 ; puis lors de l'occupation, les Allemands en prennent possession du domaine le 20 juin. La Luftwaffe occupera le site jusqu’en 1944. Le Général Goering y aurait séjourné lors de ses passages, en revue des aérodromes de Villacoublay, Buc et Toussus, lors de la bataille d'Angleterre.
 
A la Libération, l’armée américaine prendra le relais jusqu’au 14 mars 1946. 

Le 15 juin 1966, le domaine de Bel Air fait l’objet d’un arrêté de classement à l’Inventaire des Sites. En 1982, le projet d’acquisition de Bel Air par le Ministère de l’Intérieur est à l’étude. Il est réalisé en 1984. 

La C.R.S. n°8 y est installée à Bièvres depuis le 15 mai 1986 et partage le site avec le RAID.

jeudi 7 mars 2024

Embarquement à bord d'un Farman Goliath

Musée de l'Air et de l'Espace - On board 2024
Claire Bréhier (MAE), Gérard Finan (Aériastory)
Le Musée de l'Air et de l'Espace et Aeriastory vous invitent à monter pour ce premier vol, au départ de la médiathèque-Ludothèque du MAE, assis sur les spacieux sièges première classe d'un Airbus 380.

Vous pourrez ainsi faire la différence entre le vol des premiers passagers en 1919 et ceux, en 2019. 

A l’issue du conflit de la première guerre, les frères Farman viennent de mettre au point un nouveau type de bombardier, le F60 « Goliath ».

Ces appareils construits pour la guerre et qui se retrouvent soudain sans vocation, sont convertis en aérobus. 

Le pilote vole au dessus du fuselage, à l’air libre, et c’est dans une cabine fermée, munie de larges fenêtres, que prennent place les douze premiers passagers.

Les frères Farman se lancent alors dans l’aventure de l’aviation commerciale avec détermination et organisent les premières lignes publiques, avec comme objectif, concurrencer le train.

L’aérodrome de Toussus-le-Noble sera la base principale des premières lignes aériennes avec comme première destination, Londres.Ainsi, le 8 février 1919, Lucien Bossoutrot, chef-pilote chez Farman, décolle par temps clair de Toussus le Noble sur un sol enneigé. L’avion atterrit à Kenley au sud-ouest de Londres après 4 heures de vol à 115 km/h de moyenne. 
Le lendemain, le retour s’effectue à une vitesse moyenne de 125 km/h. 

Les deux trajets se déroulent sans le moindre incident.


jeudi 29 février 2024

Vox populi, vox Dei

Un rendez-vous en mairie était programmé le 28 février pour avoir plus d’informations concernant le décret de la nouvelle dénomination de l’aéroport de Toussus le Noble en aérodrome Paris-Saclay-Versailles et exprimer notre  désapprobation.

En effet, ce décret dans ses attendus ne se réfère qu’à une consultation préalable d’Aéroports de Paris et ne tient pas compte des communes sur lesquelles l’aérodrome étend son emprise et des entités locales représentant la société civile telles que les associations vouées à la promotion du patrimoine.   Suite à cette rencontre,Mme le Maire de Toussus, Vanessa Auroy, nous apporte quelques éclaircissements.

Consciente du risque de confusion ainsi créé dans la relation que font nos habitants entre leur lieu et son passé, elle nous confirme que la Mairie de Toussus est impliquée dans ce changement. Elle assure que cela ne diminuera pas la visibilité et la reconnaissance de cette plateforme, de son histoire et de ce patrimoine à laquelle elle est très attachée. 

L’évolution constante de la région et les efforts engagés entre le Territoire, le gestionnaire et la commune devraient, selon elle, consolider la présence de cet aéroport autour d’une dynamique qui favorise sa protection ainsi que l’investissement dans un développement économique global, tout en gardant au plateau sa vocation agricole et historique. 

De même, selon elle, cette dénomination administrative n’affectera pas l’activité de la plateforme. 
Elle convient que la décision de modifier la toponymie de ce lieu historique en dénomination d'un nouveau centre économique est certes complexe et doit être prise avec soin. 
Le décret en question, paru à un moment où on s’y attendait le moins, a pratiquement surpris toutes les parties. 

En ce qui concerne Aériastory, dans l’objet de notre association, nous pensons que dans l’état actuel, cette plateforme ne répond pas aux structures d’une telle nouvelle dénomination. 
Nous pratiquons cet aéroport depuis 1987 et avons toujours travaillé avec les administrations concernées pour accompagner son évolution jusqu’à aujourd’hui. 

Toutefois, même si nous avons marqué notre désapprobation à ce sujet, nous souhaitons souligner que depuis son élection en tant que Maire et autour de son équipe, nous ne pouvons que louer le travail et les résultats que nous avons entrepris en commun avec Vanessa Auroy et la Mairie de Toussus le Noble.
Sa créativité et le travail qu’elle entreprend pour cette plateforme avec la direction d’ADP sont considérables. 
De plus, elle nous a assuré de son soutien et de celui de son équipe dans les travaux qu’Aériastory entreprend.
Nous ne serons pas de ceux qui grippent la machine. 

Par conséquent, malgré cette perte de visibilité toponymique, nous resterons dans une attitude de confiance réciproque en souhaitant que ces nouvelles conditions n’affectent pas notre environnement et son identité unique. Que cela contribuera à une croissance dans ce que cette plateforme a apporté en continu, comme innovations, depuis son existence en 1907. 

Nous continuerons de travailler avec la commune pour la valorisation de cette plateforme mythique, espérant que nos dossiers en attente depuis 2019 verront leur aboutissement très prochainement.