jeudi 16 décembre 2021

Aérodrome de Guyancourt, une page d'histoire de l'aviation française

1992 - Techno Centre Renault et quartier urbain SQY
sur le terrain d'aviation de Guyancourt
- IGN -
L’aérodrome de Guyancourt  a été détruit sans laisser de traces le 30 septembre 1989, pour faire place à la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur cette ancienne plate-forme ont été construits la presque totalité du quartier de Villaroy et une partie du techno-centre de Renault.

Seule la toponymie en conserve un peu le souvenir : les rues Jacqueline-Auriol, Roland-Garros et Santos-Dumont, les établissements scolaires Saint-Exupéry et Jean-Mermoz, le gymnase de l’Aviation.

Ce terrain, constitué de terres agricoles d’une superficie de 8 ha 34 a 60 ca à Guyancourt et de 15 ha 48 a à Voisins-le-Bretonneux, voit le jour en 1930, créé par René Caudron, dans la perspective de soulager le terrain d’essais d’Issy-les-Moulineaux.   

Le 1er juillet 1933, René Caudron et Louis Renault, actionnaire majoritaire,fondent la société Caudron-Renault. Guyancourt devient l’Aérodrome Caudron-Renault.
En 1936, l’aérodrome offrait une aire d’atterrissage gazonnée de 680 x 740 m 55. Entre 1938 et 1939, il parut nécessaire d’accroître l’emprise de l’aérodrome.  Celui-ci s’agrandit au nord et à l’est de 68 ha acquis  par la société anonyme des usines Renault qui acheta à celle des avions Caudron les 24 ha ayant constitué la surface d’emprise initiale de l’aérodrome. Cette situation donna lieu à un nouveau contrat passé en juin 1939 entre les deux sociétés, aux termes duquel Renault donnait à bail l’aérodrome à la société anonyme des avions Caudron, qui expirerait le 31 décembre 1951.»

Pendant l’Occupation, les Allemands prennent possession et aménagent un grand nombre d’alvéoles qui leur permettent, en parquant ainsi sous bois les avions, de les camoufler lors des bombardements.  Ils étendent considérablement l’emprise de l’aérodrome qui avoisine les 200 ha, toutefois  cette emprise de l’aérodrome que les Allemands avaient portée perd progressivement en superficie. Elle ne couvre plus, au début des années cinquante, que 90 ha environ 121.

Jusqu’à sa fermeture en 1989, l’aérodrome de Guyancourt va connaître une intense activité.

En 1982, il comportait quatre pistes: deux pistes en herbe de 700 m, une piste en herbe de 900 m et une piste en dur de 700 m. Neuf aéroclubs, un club d’aéromodélisme, trois écoles de pilotage -dont une d’hélicoptère- et sept sociétés y avaient leur siège.
Les mouvements d’appareils, au nombre de 128 308 en 1980, atteignent 251 054 en 1985 et l’aérodrome devient l’un de ceux qui enregistre les plus forts trafics en France.
Les bâtiments appartenant à l’Etat ou à l’ADP représentaient 9780m2 et ceux appartenant à des privés représentaient 3267m2.

Le glas sonne cependant pour l’aérodrome en 1980. Condamné à brève échéance par le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne [SDAURP) qui projette dès le début des années soixante d’urbaniser cette partie de l’ouest parisien et de créer la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Des huit aérodromes sur le plateau de Saclay, ne subsiste plus que Toussus-le-Noble. Un aéroport centenaire, tourné vers l'avenir, en mitoyenneté d'un Paris-Saclay, Silicone Valley en Région Ile de France.
Il devra réussir le tour de force d'être un aéroport moderne à la pointe du progrès, en équilibre avec son environnement et répondre à l'attractivité économique qui se forge sur le plateau. 
Pour cela gestionnaires visionnaires, usagers, élus, administrations et associations devront travailler main dans la main dans un objectif d entente et de réussite générale.