Inauguration du pont des Français Deir Zor (Syrie) |
La décision de transformer les grandes villes de ce nouveau territoire, en villes "modernes" avait démarré depuis le début du mandat en 1920, cependant il a fallu assurer leur contrôle et pacifier la Région (TOE) pour qu'en 1931 soit dressé un plan d'ensemble urbain dans un objectif hygiéniste. Il s'agissait de doter ces villes de grandes installations répondant aux exigences les plus immédiates en assurant salubrité, hygiène et modernité (urbanisation, électricité, TSF, gaz, tramways, chemin de fer, routes, ...).
Sur ces principes de "l'art urbain", succédera, dix ans plus tard, l'urbanisme du Mouvement moderne, ce passage progressif de la campagne à la ville dans un contexte de changements techniques, sociaux et culturels liés à la révolution industrielle. Un style d’urbanisme que l’on reconnaîtra dans tous les territoires sous contrôle français depuis l’Afrique du Nord aux Pays du Levant.
Selon les rapports d'enquêtes préliminaires il fallait saisir les composantes urbaines en posant un regard global. L'objectif étant de proposer les solutions les mieux adaptées en intégrant à la fois la dimension historique des lieux, le présent et l'avenir. Les résultats de ces enquêtes conduisent à faire des choix d'aménagement et dessiner une topographie des lieux économiques et sociales pour la création des bâtiments, des voies, des chemins de fer et des équipements nécessaires à l'activité et à la gestion économique de ces territoires, sous contrôle.
Afin d'affirmer sa légitimité, la France, puissance mandataire en Syrie et au Liban pendant l'entre-deux-guerres et jusqu'en 1946, s’est aussi appuyée sur l'action culturelle pour promouvoir son action et la faire connaître en France. (Video Rayack 1908 - 2018)
Un développement qui s'est vite remarqué au Liban, dans des grandes villes comme Beyrouth et Rayack mais avec une une résistance plus marquée sur le territoire syrien et le djebel druze qui étaient réticents à cette présence coloniale. (Vidéo Jean Mermoz, envol de l'archange)
La France affirmait aussi son rôle traditionnel de protectrice des chrétiens d'Orient. Une protection qui s'est confirmé à la suite de son intervention en 1860 lors du massacre des maronites au Liban.
Dans le discours des hauts-commissaires français de l'époque, à l'exemple du général Gouraud en 1922 : « Les traditions françaises sont très vieilles au Liban et en Syrie. Sans remonter jusqu'aux croisades [ ... ], nos missionnaires, nos marins, nos ingénieurs ont, depuis longtemps, apporté leur dévouement et leur intelligence sur ces côtes. Nos missionnaires ont appris notre langue à la jeunesse depuis des générations, et il n'est pas de pays étranger au monde, [ ... ] où le français soit parlé aussi couramment qu'au Liban».
C’est ce que Fernand Valet, observateur/mitrailleur, nous fait parvenir au travers de son reportage photos et vidéos. Des images uniques en leurs genres sur un territoire pacifié, sous contrôle mais sans parfaite connaissance des autochtones, de leur coutumes et de leurs traditions.
Un feu qui couve sous la cendre et aux répercussions géopolitiques, toujours d'actualité.
Un grand merci à son fils Pierre Valet qui nous a transmis toutes ces photos et vidéos.