mardi 14 juillet 2020

François-Xavier Bibert, un cueilleur de mémoire

G Finan, FX Bibert, JC Rivière
Chartres 2018 - Esc. GC III/6 et Genèse du Normandie
Notre première rencontre avec Fançois-Xavier Bibert date du 8 février 2018 lors de la construction du projet Normandie-Niemen.
Une découverte de son site que la puissance de la Toile a mis sur notre chemin.  

Son site, une mine d'informations au service des chercheurs, pour la préservation et la valorisation du Patrimoine. Ce site, que nous décrirons comme véritable capharnaüm est un souk  et des étalages ou chacun trouve son bonheur. Il est bâti comme un ensemble pharaonique qu'il décrit comme " son testament numérique", et lui, se présenter membre du club "des conquérants de l'inutile" comme il aime se décrire, en se rapportant à l'ouvrage de l'alpiniste  Lionel Terray.
Modeste, François Xavier.  De même, "Inutile" ce n'est pas notre avis, bien au contraire. 
Il nous a éclairé pour la Genèse du Normandie en 2018, il en sera de même pour notre prochain projet sur Jean Mermoz.
Rares sont ceux qui contribuent à mettre leur travail au service de tous au lieu de le confiner pour mourir dans des boîtes et un entourage désintéressé. Pour lui cette boîte se sera avec le pouvoir magique et l'ouverture de "la Toile". C'est donc une rencontre initiée et virtuelle, qu'est naît une amitié et notre reconnaissance à son travail de fourmi. Un effet de levier dans la concrétisation de nos projets.
En 2020, c'est la Ville de Chartres qui lui dédié un article, pratiquement, jour pour jour de la date notre première rencontre, chez lui il y a deux ans. Il nous avait remis documents et photos qui ont permis de bâtir la genèse du Normandie et de l'Escadrille GC III/6. Des pièces maîtresses au puzzle qui nous étions entrain d'assembler.
Un article de la ville de Chartes que nous souhaitons vous faire partager :


Retraité depuis quatorze ans, François-Xavier Bibert a bâti un site internet d'un millier de pages, riche de 7 000 photos, consacré à ses deux passions : la généalogie et l'aviation à Chartres.
« Je ne m'étais jamais préoccupé de mes ancêtres auparavant, avoue François-Xavier Bibert, ancien ingénieur dans les mines et carrières. Plutôt que de rester toute la journée dans mon fauteuil, j'ai voulu occuper ma retraite en faisant quelque chose d'intéressant ». C'est ainsi que l'intéressé s'est plongé dans la généalogie et l'histoire de l'aviation.
«Mon père avait fait une carrière militaire certes simple mais je trouvais que ses passages à la base aérienne de Chartres et dans le groupe de chasse GC 36, où il avait côtoyé des pilotes de renom, méritaient d'être racontés. Comme je possédais en outre une grosse collection de photos, je me suis mis à écrire sur ces sujets. Il y a dans ma quête la volonté de sortir des gens et des faits de l'oubli et d'en faire profiter tout le monde, mais surtout, à la base, le plaisir du gars qui va ramasser des girolles.»
François-Xavier Bibert est un cueilleur de mémoire, intarissable sur ses sujets de prédilection.

LES VIGNERONS CHARTRAINS
« Le premier aérodrome, créé en 1909, ne se trouvait pas sur le plateau entre Chartres et Champhol mais à Sours dans la plaine, raconte-t-il. Là ont été formés des centaines d'aviateurs qui sont allés combattre sur le front de la guerre 14-18. Il fut délaissé après guerre et jusqu'en 1922, où l'on décida de créer un important terrain d‘aviation militaire sur le plateau en profitant des bâtiments de la caserne Neigre. Cette base a compté jusqu'à un millier de salariés. »
Bien que né à Chartres en 1945, où son père, Joseph, sergent mécanicien sur le parc d'aviation 22, avait rencontré sa mère, Julienne Chedeville, une dizaine d'années plus tôt, François-Xavier Bibert n'est venu s'y installer qu'une fois la retraite arrivée, déclenchant son « devoir de mémoire ».
En passant des heures à compulser les registres paroissiaux et fiches d'état-civil de Chartres et des communes environnantes pour reconstituer l'arbre généalogique de sa mère, il a découvert que celle-ci avait des aïeux vignerons.
« On a oublié qu'il y avait de la vigne partout à Chartres. Mes ancêtres se sont épuisés pendant au moins 400 ans dans des vignes aujourd'hui disparues ». 
UN VÉRITABLE LABYRINTHE
Son monumental site personnel, illustré de plus de 7 000 photos – restaurées par ses soins – et images, est un véritable labyrinthe où l'on a plaisir à se perdre.
On y trouve aussi pêle-mêle des informations sur l'histoire de l'exploitation minière, un dossier sur le tragique incendie du hameau du Puits-Drouet en 1898 ou encore une généalogie des habitants de la rue Saint-Chéron, où vécut sa mère, sous-titrée « Tous cousins ! »
« Une de mes plus grandes fiertés, dit François-Xavier, est d'avoir rédigé une biographie d'une gloire oubliée de l'aviation civile et militaire : Jean Assolant, premier Français à avoir traversé l'Atlantique dans le sens Etats-Unis France, en 1929, sur son « Oiseau-Canari », qui s'est retrouvé dans l'escadrille GC III/6 de mon père en 1939. »
Sa chasse aux trésors est en tout cas loin d'être achevée. « Je suis persuadé qu'il y a dans les boîtes à chaussures ou les albums photos dormant dans les greniers chartrains des centaines de documents non référencés d'une grande importance à mes yeux. Ce sont les petites histoires individuelles qui font la grande Histoire. »
Article du bulletin municipal de Chartres - 7 février 2020