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mercredi 8 avril 2020

La réalité virtuelle au service des patrimoines en voie de disparition


La Menace... Teaser de Dawnlight pour annoncer le Centenaire du Hangar d'Ecaussevile.

Promouvoir l’Histoire et préserver le Patrimoine au travers de la réalité virtuelle, c’est le défi que s’est lancé Aeriastory et ses partenaires en 2019, pour permettre la visite des lieux et aérodynes à la portée de tous dans des endroits qui ont disparus,  devenus difficile d’accès ou en voie de disparition.
Cette technologie  permet de plonger une personne dans un monde artificiel créé numériquement au travers d'une reproduction du monde réel ayant existé et qui ne peut être renouvelé.
L'expérience se veut  à la fois visuelle, auditive et, pourquoi pas, plus tard, haptique avec la production d'un retour d'effets. Lorsque la personne est équipée des interfaces adéquates, comme des gants ou des vêtements, elle peut alors éprouver certaines sensations liées au toucher ou à certaines actions (coup, impact...).
Depuis notre participation au concours de la reconversion du fort de Haut Buc, nous avons toujours pensé que la création d’un musée virtuel autour d’une école d’infographie apporterait un dynamisme tant économique et culturel que pédagogique et ludique, dans des lieux en forte urbanisation,  en proximité d’une population diverse et variée et pour des Régions  qui souhaiteraient mettre en valeur les richesses de leurs communes. Projet qui pourrait être parfaitement réalisé sur une partie des terrains en reconversion de l’EAN, comme dans notre proposition de 2011.
" Goliath" - G Finan et Pierre-André Biron 2019 - MAE
crédit photo : Bruno Muthelet
Avec Dawnlight, Pierre-André Biron, au travers de « Goliath » (réalité virtuelle relatant le vol qui a ouvert la page de l’aviation civile et commerciale il y a cent ans) nous a démontré que c’est sur cette voie qu’il faudrait avancer afin qu’une grande partie du patrimoine de l’aviation actuellement en danger soit sauvegardé. Nous n’en sommes qu’au début du chemin pour tirer le meilleur parti de ses possibilités.
Nous sommes très heureux que pour le Centenaire du hangar de dirigeables d’Ecaussevile, Philippe Pâris, cheville ouvrière de ce Centenaire ait convaincu le comité de l'AAHDE de se rallier à cette aventure.  Une première partie est notamment réalisée avec la participation des Anglais, History Matters Project Zero de Peter Paterson  SSZ 3d model. 
Nous en rêvions depuis 2009 d'arriver à ce stade et nous conviendrons que dans ce domaine nous ne sommes qu'au stade des balbutiements.  Merci Google qui l'a réalisé quand il s'associe à Cyark en 2018    https://artsandculture.google.com/project/cyark

Plonger dans cette expérience immersive serait un formidable pari gagnant dans un domaine en pleine évolution, qui ne demande qu'à s’épanouir,  et notre mérite serait de persévérer.  
"Bâtir la paix passe aussi par la culture ; cela passe par l’éducation, la prévention et la transmission du patrimoine. C’est tout le sens de cette résolution historique. » Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco - New York 24 mars 2017.
Nous vous laissons découvrir ce teaser qui annonce la préparation du Centenaire de ce hangar et l'ouverture au public à partir du mois de Juillet, si bien évidemment nous aurons tourné la page de ce confinement généralisé face à la pandémie du Coronavirus et sujet à l'obtention des budgets promis.



        

jeudi 2 avril 2020

U-Boote et les dirigeables en 1916, la traque...


La période des dirigeables est un chapitre obligé de l’histoire de l’aviation.
Cet élément de base a poussé Aériastory d'être partenaire et  s’intégrer à la préparation de l’événement du centenaire du Hangar d’Ecausseville avec l’association AAHDE, prévu pour juillet 2020 mais soumis aux aléas de la pandémie du Coronavirus et de ses conséquences.

En référence et sur base de l’ouvrage de Robert Feuilloy : "Les dirigeables de la Marine française (1915-1937).

 L’étude de l’activité des dirigeables laisse une impression mitigée ; ce sont des engins volumineux qui nécessitent des abris importants et coûteux ; ils sont trop facilement soumis à l’influence du vent et peuvent devenir incontrôlables dans certaines situations météorologiques. Ils sont donc fragiles et doivent être manipulés avec précaution.

En revanche on peut être admiratif quand on constate le rythme élevé de sorties qu’ils sont capables d’assumer en temps de guerre, assurant par leur simple présence une dissuasion efficace contre les sous-marins ennemis.
Les imposantes démonstrations des Zeppelin allemands, l’équipement en dirigeables du Royaume-Uni, l’accroissement de la menace sous-marine austro-allemande en 1915 vont pousser l’état-major français à utiliser des dirigeables pour la protection des convois, la lutte directe contre les sous-marins, le repérage des mines et d’une façon générale, la surveillance maritime.

En mai 1915, Le LV Sablé est détaché auprès de l’Amirauté britannique pour étudier le fonctionnement du service des dirigeables anglais. Son rapport recommande l’acquisition de quelques unités du type Sea Scout (SS) pour la Manche et Coastal Patrol (CP) pour la mer méditerranée.

Le 16 juillet 1915, le CV Noël et le LV Sablé se rendent au Havre pour étudier l’implantation du premier centre.
La Marine britannique répond favorablement en août et peux céder deux vedettes SS.
Une nouvelle page qui s’ouvre dans l'histoire la Marine française.

De 1916 à 1918 les dirigeables sont intervenus 31 fois contre des sous-marins ou des cibles supposées telles. Ils ont aussi découvert environ une centaine de mines.
Toutefois, leur véritable rôle n’était pas d’attaquer les submersibles mais plutôt de dissuader ceux-ci d’entrer en action, et ils ont en cela parfaitement réussi.

Environ 12000 heures de vols ont été réalisées dans les deux années de 1917 et 1918.

Mais les progrès techniques ont ralentis la mise en production de nouvelles commandes au profit des avions.
C’est dans une grande discrétion que les derniers dirigeables français ont été retirés du service en 1937.

Ci-dessous un montage vidéo réalisé par Aériastory qui résume en images les traques et la situation :


                

dimanche 16 février 2020

Le centenaire du Hangar de dirigeables d'Ecausseville se met en route

Couverture les dirigeables
 de la Marine Française - R Feuilloy
Forte de son expérience lors de la réalisation de l’expérience de réalité virtuelle du premier vol commercial Farman,  réalisée par Pierre-André Biron de l’entreprise Dawnlight et démontrée au Carrefour de l’Air 2019, Aeriastory  s’est engagé avec ses partenaires pour travailler avec les Amis du Hangar à Dirigeables d’Ecausseville, qui fêteront le centenaire de ce bâtiment impressionnant, en 2020.


Ce hangar se situe à un endroit stratégique, haut lieu de l’histoire des deux grands conflits mondiaux. Un bâtiment qui raconte une histoire et qui se projette pour ouvrir de nouvelles perspectives économiques et touristiques pour ce site appartenant à la Communauté d’Agglomération du Cotentin.
Dans la programmation de cet événement du centenaire, Aériastory s’est placé résolument dans une perspective d’avenir pour ce hangar afin de marquer les esprits.  
L’objectif : garder l’événement pérenne autour d’une digitalisation de ce monument et de son histoire, afin que la communication autour de ce bâtiment puisse se faire à tout moment et en tout lieu, pour tout public expert ou néophyte sous forme d’une visualisation 3D ou d’une projection vidéo standard.  
La  première tranche de cette animation virtuelle 3D a été lancée et a été confiée à Pierre-André Biron. Une reconnaissance pour son savoir-faire.
Rappelons-le, la vidéo d’Aériastory, « Goliath » du premier vol commercial, diffusée au Carrefour de l’air, aux 100 ans de l’aviation civile et commerciale à la DGAC, puis au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget a été projetée en dernier lieu, à Monaco devant plus de 500 compagnies d’aviation et d’agences de voyages mondiales.

Par ailleurs, Pierre-André a déjà su adapter une animation 3D du dirigeable SSZ-21 de l’anglais Pete Paterson (Project Zero) qui se trouve ainsi associé à notre projet.
Hangar et dirigeables - ARDHAN
Un petit mot sur ce type de dirigeable. Les petits dirigeables souples anglais Sea-Scout (SS) et Sea Scout Zero (SSZ) furent utilisés par la Royal Navy, dès 1915, comme patrouilleurs pour la recherche des sous-marins allemands le long des côtes anglaises. Ils ont tous un empennage rectangulaire facilement reconnaissable et leur nacelle est une cellule d’avion réutilisée (pour les SS) ou une nacelle en forme de sabot (pour les SSZ).
Sur les 75 SS et SSZ construits, quatre furent livrés à la Marine française et trois volèrent à Ecausseville: SS-49, SSZ-21, SSZ-22. Les appellations des dirigeables d’origine britannique sont d’abord conservées (SS, SSZ) puis modifiées en octobre 1917, en VA, pour Vedette Anglaise, VA-3, VA-4 et VA-5.

Cette expérience de réalité virtuelle viendra ainsi enchanter les visiteurs du site d’Ecausseville, à partir de l’été 2020 : son développement a commencé. 

vendredi 7 février 2020

Toussus le Noble, port d'attache du dirigeable "FUJI"

Le "FUJI" vient d'atterrir:
 l'équipe au sol saisit les élingues pour le diriger
 vers son mât d'amarrage (photo J.P.). 
Dans la chronologie des articles du Cdt Jacques Pageix à Toussus le Noble :

Durant la période 1980 - 1990, tous les ans, un dirigeable Allemand venait à Toussus-le-Noble pour s'y installer pendant la période estivale, au moment où se déroulait le tournoi de Roland Garros.    

    
Il effectuait tous les jours un périple publicitaire pour "FUJI" autour de Paris, en s'attardant naturellement au dessus de la porte d'Auteuil...
La publicité "FUJI FILM" était visiblement inscrite en gros caractères sur son enveloppe.

Les autorisations données conjointement par la DGAC et le ministère de l'intérieur lui permettaient de voler autour de Paris jusqu'au périphérique extérieur.
Nous rencontrions au préalable le dirigeant de l'entreprise WDL qui le fabriquait, Monsieur Wüllenkemper (*), pour lui rappeler les consignes de vol et fixer les modalités d'installation.
(*) : Monsieur Theodor Wüllenkemper, né à Essen, 1925, décédé à Mülheim, 2012.

les dirigeables de ce type étaient construits à Mulheim an der Ruhr en Rhénanie du Nord-Westphalie, sur l'aéroport (Flughafen). 
Leurs caractéristiques étaient les suivantes:



La veille de la venue du dirigeable, l'équipage se présentait et était hébergé dans les locaux de l'ancien SSIS (*) où il trouvait des chambres et des douches convenables.

(*): rappelons que le Service de Sécurité Incendie et Sauvetage (SSIS) fut installé à Toussus-le-Noble par Aéroports de Paris dans un bâtiment qui existe toujours. Malheureusement, ADP retira ses pompiers en 1980, laissant un extincteur sur roues (50 kg) et une Land Rover équipée de 250kg que l'on nous remis entre nos mains  faisant de nous des pompiers occasionnels... 
Du coup, le beau bâtiment construit pour abriter le SSIS ne fut plus utilisé que pour des opérations diverses (rassemblements festifs, hébergement d'agents nouvellement affectés et en recherche de logement, etc...

Les équipes de WDL avaient tôt fait d'implanter le mât d'amarrage sur l'herbe de la bande d'atterrissage train rentré (BATR), parallèle aux deux pistes revêtues. Une fois amarré, le dirigeable pouvait tourner autour du mât afin de rester toujours dans le lit du vent. L'équipage connaissait bien les consignes d'approche  et d'atterrissage, et le dirigeable se présentait prudemment au point d'entrée  "Sierra", à une hauteur qui le séparait des avions en tour de piste. Même si son volume imposant permettait aux contrôleurs aériens de ne pas le perdre de vue, ceux-ci devaient tenir le plus grand compte de sa lenteur et son inertie. Tout ceci avait été bien cadré dès avant mon arrivé, sous la férule de mon adjoint, expert en matière de circulation aérienne et de contrôle aérien (*).

(*): Patrice Bralet, un précieux collaborateur, ancien contrôleur de l'aéro-navale, d'abord chef de la Circulation aérienne, puis adjoint et enfin commandant après mon départ en janvier 1997.

Une fois installé, le dirigeable entreprenait ses périples publicitaires autour de Paris. J'eus l'occasion d'embarquer pour l'un de ces vols qui pouvaient durer une demi-journée ; il fallait donc se munir d'un bon sandwich...

Lors de l'atterrissage, c'était la cavalcade des équipes au sol, chacun s'emparant d'une élingue pour freiner la course du "FUJI" afin de le guider jusqu'au mât où il venait enfin s'amarrer.
Je ne fis qu'un vol avec mon fils Pierre, car, au-dessus du château de Versailles, il s'impatientait et voulait "descendre en marche"!...
Je n'ai malheureusement pas conservé beaucoup de photos des séjours de ce dirigeable.

Il y eut d'autre à Toussus.

Nous reçûmes au cours des années 80 la visite du dirigeable "GOUDA", venu de Hollande pour faire la publicité de ce populaire fromage. Sous une tente appuyée sur le dirigeable, se trouvaient empilées d'impressionnantes meules de ce fromage, que de souriantes hôtesses en costume traditionnel nous faisaient déguster... 

À Clermont-Aulnat, lors d'un précédent poste, j'avais eu l'occasion de faire connaissance avec un autre dirigeable, qui faisait de la pub pour les pneus Good Year.

Mais revenons à Toussus...Il me revient en mémoire un périple en dirigeable avec le préfet de la Région Île de France Lucien Vochel (préfet de 1981 à 1984). 

Lors d'une mise en place du dirigeable, il m'appela et me dit sur un ton très sec: 
-"comment se fait-il, monsieur, que vous ayiez un dirigeable et que je n'en ai pas été avisé?"
Interloqué, je bredouillai une explication, et, sur un ton péremptoire, il me fixa un rendez-vous pour le dimanche suivant, en m'ordonnant d'arranger un vol avec l'opérateur WDL:
-"Je viendrai avec mon directeur de cabinet!  Nous souhaitons survoler l'ouest parisien pour reconnaître une zone d'aménagement future"...

J'arrangeais donc un vol avec WDL, tout en maugréant: "encore un dimanche consacré à l'aviation" (il y en eu et il y en aura bien d'autres...)
Le dimanche venu, en fin de matinée, j'attendais ces hauts fonctionnaires au pied de la tour de contrôle... À leur arrivée, je les accompagnais jusqu'au dirigeable où nous embarquâmes. 
Ils avaient pris quant à eux la précaution de se munir de sandwichs. 
Quant à moi, j'avais oublié le mien et je me dis que le périple devant durer plusieurs heure comme à l'accoutumé, je devrais donc me passer de déjeuner et (une fois de plus) rentrer chez moi le ventre creux...

En effet, dès le décollage, ils donnèrent leurs instructions à l'équipage et l'on s'éloigna vers l'ouest. Je n'ai pas gardé un souvenir précis de l'itinéraire suivi, mais je me rappelle bien la morgue qu'ils manifestèrent à mon égard, en s'abstenant de me faire part de leurs commentaires. 
Toutefois, j'entendais les remarques qu'ils échangeaient sur les agglomérations survolées, et je compris très vite qu'elles tournaient autour de préoccupations toutes personnelles,  se focalisant sur la recherche d'une maison avec des courts de tennis à proximité...
Revenu quelques heures après sur le plancher des vaches, ils partirent sans même me remercier...
Je congratulai pour ma part nos amis pilotes qui avaient accompli ce vol supplémentaire sans en avoir saisi le motif...

Malheureusement pour le "FUJI" (et pour nous) les séjours du dirigeable à Toussus prirent fin pour des raisons que je qualifiais à l'époque d'éminemment sordides...
Lors d'un de ses nombreux survol au dessus de Roland Garros, notre premier ministre de l'époque (André Maurois), qui se trouvait dans les tribunes officielles, leva la tête vers le "FUJI" et, paraît-il, fronça ses épais sourcils. 
Je suis bien persuadé pour ma part qu'il ne manifesta rien d'autre qu'un signe d'étonnement.
En revanche, ses "sbires", peut-être pour lui complaire, s'offusquèrent de ce survol et intervinrent aussitôt auprès des autorités concernées "afin que cesse ce désordre".

Le "FUJI", pourtant muni de toutes les autorisations nécessaires (on connaît la rigueur allemande) partit donc pour l'Allemagne et nous ne le revîmes plus à Toussus.